par Giulia Segreti

Une crise au sein de la coalition gouvernementale en Italie serait "inévitable" faute d'accord sur le dossier Atlantia, dont la filiale Autostrade per l'Italia est impliquée dans l'effondrement du pont Morandi de Gênes en 2018, a déclaré jeudi le vice-ministre des Transports.

"Nous pourrions avoir un gros problème. Le risque d'une crise serait inévitable si aucune solution n'était trouvée au cours de la semaine prochaine", a prévenu Giancarlo Cancelleri dans une interview accordée au quotidien La Repubblica, en réponse à une question sur les répercussions d'une absence d'accord sur ce dossier.

Depuis deux ans, Rome menace de révoquer les concessions autoroutières octroyées à la filiale d'Atlantia à la suite de l'effondrement du pont de Gênes qui a coûté la vie à 43 personnes.

Mercredi, la plus haute juridiction italienne a estimé qu'une loi excluant Autostrade per l'Italia de la reconstruction du pont ne serait pas illégitime.

A la Bourse de Milan, l'action du groupe Atlantia, contrôlé par la famille Benetton, chute de 8,11% à 13,15 euros vers 10h00 GMT.

Au sein de la coalition au pouvoir, le Mouvement 5 Etoiles, dont fait partie Giancarlo Cancelleri, est en faveur de la révocation des concessions, tandis que son partenaire du Parti démocrate se veut plus prudent, estimant que cela pourrait contraindre l'Etat à verser au groupe des milliards d'euros d'indemnités.

Le président du Conseil italien Giuseppe Conte a déclaré mercredi que le dossier serait réglé d'ici la fin de la semaine.

"Ce dossier traîne depuis trop longtemps, je suis d'accord. Donc, soit arrive une proposition (d'Atlantia) qui est particulièrement avantageuse pour l'Etat (...), soit nous procéderons à la révocation", a-t-il déclaré à l'ambassade d'Italie à Madrid, cité par plusieurs journaux italiens.

Une réunion entre les responsables du Trésor et du ministère des Transports et les dirigeants d'Autostrade per l'Italia est prévue ce jeudi, selon une source gouvernementale.

(Avec Giuseppe Fonte à Rome, version française Claude Chendjou, édité par Henri-Pierre André et Blandine Hénault)