La constitution d'Aurea en tant que spécialiste du recyclage a débuté en 2003 sous l'impulsion de Joël Picard, qui en est toujours le principal dirigeant et actionnaire. Le groupe comprend plusieurs PME de belle taille qui opèrent dans trois domaines majeurs, les métaux & alliages (70% de l'activité), les produits dérivés du pétrole (25%) et caoutchouc & développements (5%). Aurea récupère, traite et transforme en matière première. Les revenus 2018 ont atteint 217 millions d'euros, en hausse de 7% sous l'impulsion de la dynamique division produits dérivés du pétrole, dont la croissance de 64% a plus que compensé le recul des deux autres divisions. Pour les résultats de la période, il faudra attendre le 18 avril prochain. Toutefois, Genesta se montre confiant : la marge opérationnelle devrait atteindre 3%, après 0,7% en 2016 et 2,3% en 2017.
 
Pour 2019, le bureau d'études envisage une croissance des revenus plus modeste mais une amélioration de la rentabilité, grâce à la remontée des marges du segment aluminium après l'arrêt d'un contrat dilutif et à la reprise du pôle cuivre après les investissements industriels réalisés. La dynamique pourrait même être renforcée par de la croissance externe, l'une des autres caractéristiques d'Aurea : le management a fait ses preuves pour redresser des entreprises en difficultés et les intégrer. Une perspective renforcée par un bilan robuste, puisque l'endettement financier net du groupe est nul. La fragmentation de certains marchés en Europe est un atout, car Aurea est en capacité d'identifier des cibles à mettre à niveau avec son processus bien rôdé.
 
Des matières premières volatiles
 
De par les secteurs dans lesquels elle évolue, Aurea reste tributaire des fluctuations des matières premières, qui constituent la principale menace qui pèse sur l'activité. Genesta identifie aussi une autre faiblesse du dossier, son intensité capitalistique. Le recyclage nécessite en effet des installations coûteuses et soumises à une sévère réglementation environnementale. Mais c'est aussi un garde-fou puisque la concurrence à bas coûts est difficile à déployer dans un tel contexte. Il convient aussi de garder un œil, rappelle le bureau d'études, sur les coûts de transport, qui peuvent conditionner les niveaux de rentabilité. Enfin, les échanges boursiers sont modestes, avec un flottant limité à 23,7%.
 
Genesta Research considère que les atouts du groupe vont bien au-delà des risques, puisque la recommandation est placée à l'achat fort dans le cadre d'une stratégie de stock-picking, avec un objectif de 7,90 EUR, issu de la moyenne des méthodes DCF et comparables, très proches l'une de l'autre en l'espèce.