20 ans après sa création par son actuel PDG, l’ex-Maximiles réalise les ¾ de son activité dans la fourniture de panels aux instituts d’études. A quelques jours de la publication de son CA annuel, nous avons profité de la sortie de Qwamplify du capital pour faire un point sur le dossier. Entretien.

Marc Bidou, pouvez-vous pour commencer nous rappeler le positionnement et le modèle économique de Bilendi ?

"Bilendi collecte de données pour aider ses clients à prendre des décisions et créer de la valeur. Nous sommes essentiellement positionnés sur le secteur des études de marchés. Les instituts d’études, qui constituent nos clients, passent de plus en plus par internet, ce qui implique de constituer au préalable des bases de données très qualifiées et à jour de panélistes consentant. La quasi-totalité des instituts d’études font aujourd’hui appel à des fournisseurs de panels qui vont jusqu’à collecter les réponses de panélistes. Cela représente plus de 75% de notre chiffre d’affaires, le solde étant réalisé sur notre activité historique de fidélisation qui est devenue minoritaire au fil des années."

Source : Bilendi

Qwamplify, premier actionnaire de Bilendi depuis 4 ans avec 25,6% du capital, vient de placer sur sa participation sur le marché, à 10€ par titre Bilendi. Qui a acheté ? Y a-t-il eu d’autres options envisagées qu’un placement direct sur le marché ? Quelle conséquence voyez-vous pour Bilendi ?

"Qwamplify a décidé de vendre il a quelques temps. Un mandat a donc été donné pour placer le bloc et nous avons accompagné ce placement en rencontrant un certain nombre d’investisseurs. Les acquéreurs du bloc sont de nombreux fonds small caps parisiens et londoniens. Nous sommes satisfaits de cette issue puisque nous avons toujours considéré cette prise de participation comme hostile, non génératrice de synergies, et même limitante pour le développement de l’entreprise. Nous avons par exemple manqué une acquisition majeure et transformante qui nous aurait permis de changer de taille."

Source : présentation investisseurs - février 2020

Est-ce qu’une opération de LMBO permettant aux top managers de Bilendi de monter au capital n’aurait pas fait sens ?

"Ce type d’opération aurait pu être intéressante mais la dette qu’elle implique crée une pression financière sur la société qui nous semble peu compatible avec le projet de croissance de l’entreprise. Les managers de Bilendi sont déjà intéressés au capital (n.d.l.r. 12%-13% dont 11-12% pour Marc Bidou) et tiennent à son indépendance. Nous avons de nombreux projets pour les années à venir, de croissance organique et externe à délivrer. Par ailleurs, nous sommes heureux d’être en Bourse et nous ne nous interdisons pas de faire appel au marché. Notre marché est en consolidation."

Source : société

Vous avez communiqué sur des objectifs moyen terme pour Bilendi : 50 M€ de CA et 20/25% d’EBE. Quelle précision temporelle ou chiffrée pouvez-vous apporter ?

 "L’atteinte de ces objectifs passera par une croissance organique de 7,5% à 10% par an ainsi que l’acquisition de 8 à 10ME de CA, dans un délai de 3 à 4 ans selon le timing de nos acquisitions. Nous regardons attentivement et en permanence soit des acteurs qui font le même métier sur des pays européens où nous ne sommes pas encore afin de faire levier auprès de nos clients et sur notre outil existant, soit dans un des douze pays où nous sommes présents afin d’étoffer notre portefeuille de clients et nos panels. Dans un métier où la technologie est fondamentale, nous sommes en veille active et pourrions également être amenés à acquérir une société qui nous permettrait par exemple d’améliorer les manières d’interroger ou notre savoir-faire en data mining et ainsi d’étendre nos prestations de services auprès de nouveaux types de clientèle comme les cabinets de consulting, les agences média ou les ERP. La sortie de Qwamplify va nous permettre d’avancer plus sereinement car elle facilitera les prises de décisions et que le financement de la croissance externe sera facilité. Nos capacités de financement sont réelles puisque nous sommes en situation de trésorerie nette positive et que nous sommes prêts à nous endetter jusqu’à deux fois l’Ebitda."

Bilendi déploie progressivement ses innovations sur ses 12 pays d'implantation (Source : présentation investisseurs - février 2020)