(Répétition pour mot manquant)

DJADE AL MOUGHARA, Syrie, 3 juillet (Reuters) - La Syrie ne produit plus assez de blé pour nourrir sa population.

Le gouvernement du président Bachar al Assad table pour cette année sur une récolte de deux millions de tonnes.

Mais les fermiers, sur le terrain, et les acteurs du marché des matières premières disent qu'elle atteindra à peine la moitié.

"la production est faible. On n'arrivera pas aux deux millions de tonnes", estime Omar Alouch, un responsable du Conseil civique de Rakka, organisme qui sera chargé de l'administration du bastion assiégé du groupe Etat islamique (EI), une fois les djihadistes chassés hors des murs.

"La production cette année pour toute la Syrie sera d'environ un million de tonnes", prédit-il.

De source gouvernementale, on confirme ce chiffre, même si le ministère de l'Agriculture, qu'il n'a pas été possible de joindre, s'en tient à sa projection de deux millions de tonnes.

Avant la guerre, la Syrie produisait quatre millions de tonnes de blé, dans les bonnes années, et en exportait 1,5 million. En 2016, la récolte est tombée à 1,3 million de tonnes.

On estime que le gouvernement de Damas a besoin de un à 1,5 million de tonnes aujourd'hui pour nourrir la population qui vit dans les zones sous son contrôle direct.

Les séquelles d'un conflit entamé en mars 2011 qui a fait 320.000 morts et détruit villes et campagnes se feront sentir pendant des années, prédisent de nombreux Syriens.

Dans le village de Djade al Moughara, près de Rakka, le sort de Hamada Moussa illustre les difficultés auxquelles sont confrontés maints petits paysans syriens.

Lorsque les djihadistes de Daech sont arrivés il y a trois ans, il dit avoir eu de la chance de pouvoir s'enfuir, lui et sa famille. "Mon fils et moi on a pu partir avant qu'ils ne cherchent à nous décapiter", raconte-t-il.

"Mais aujourd'hui, je n'ai plus rien, ils ont pillé mes réserves. On n'a même plus de tracteur ou de pompe à eau".

Dans la plupart du pays, les silos à blé sont vides. (Michael Georgy, avec Maha el Dahan à Dubai, Gilles Trequesser pour le service français)