Le deuxième opérateur télécoms français anticipe toutefois un redressement au fil des prochains trimestres alors que la compétition pourrait s'assagir dans un marché figé à quatre opérateurs après l'échec de la tentative de mariage entre Orange et Bouygues Telecom (Bouygues) début avril.

Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe né du rapprochement fin 2014 entre l'opérateur mobile SFR et le spécialiste du câble Numericable, a vu son chiffre d'affaires reculer de 6,1% à 2,57 milliards d'euros tandis que son Ebitda ajusté a accusé une baisse de 9,0% à 851 millions.

L'opérateur signe une perte nette de 41 millions d'euros à comparer à un bénéfice de 743 millions lors de la période correspondante l'an dernier.

Dans le mobile, l'opérateur qui avait renoué avec les conquêtes de clients au quatrième trimestre, a de nouveau enregistré des défections d'abonnés mobiles avec un parc total d'abonnés grand public de 14,86 millions contre 15,82 millions au premier trimestre 2015.

Dans le fixe, le groupe a également vu son nombre d'abonnés reculer à 6,29 millions contre 6,52 millions un an plus tôt, tandis que le revenu moyen par abonnés a lui aussi diminué à 33,9 euros (vs 34,3 euros), pénalisé par les promotions de ses concurrents et par une rupture d'approvisionnement dans ses box.

ATTENTES REVUES À LA BAISSE

"Cela a été un trimestre délicat en France mais nous avons bon espoir que notre programme d'accélération des investissements dans le réseau, notre offre de services enrichie en contenus et des améliorations opérationnelles dégageront de meilleurs résultats tout au long de 2016 avec la nouvelle direction", déclare Dexter Goei, directeur de la maison-mère de SFR, Altice, dans un communiqué.

Les investisseurs s'attendaient à un rude premier trimestre pour SFR, ce qui les avait récemment amené à revoir à la baisse leurs prévisions.

Le numéro un du secteur Orange semble avoir été davantage épargné par ces pressions concurrentielles, affichant une progression, bien qu'à un rythme ralenti, de ses conquêtes de clients mobiles dans l'Hexagone, à la faveur de son avance dans le déploiement du très haut débit fixe et mobile.

Bouygues Telecom publiera ses comptes vendredi tandis que les chiffres de Free, filiale d'Iliad, sont attendus mardi prochain.

Altice, propriété du magnat des télécoms Patrick Drahi, a quant à elle affiché une progression de 0,9% de son excédent brut d'exploitation ajusté, ses performances au Portugal et aux Etats-Unis, où la société a racheté le câblo-opérateur Suddenlink, ayant contrebalancé les difficultés rencontrées en France.

Altice a réaffirmé anticiper une clôture de son autre acquisition américaine, Cablevision, d'ici la fin du trimestre en cours.

Le titre SFR avait clôturé mardi soir en hausse de 1,33% à 27,83 euros, donnant une capitalisation boursière de 12,2 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, il perd quasiment 17% alors que les valeurs du secteur affichent en moyenne une légère progression (+1,26%).

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain