Au 2e trimestre, la situation économique en zone euro devrait être nettement plus dégradée, les mesures de confinement ayant concerné une partie plus importante de ce trimestre. Les indicateurs avancés de l'activité dont nous disposons renvoient un signal particulièrement négatif. Ces indicateurs nous offrent de l'information statistique plus en amont sur l'évolution de l'activité. Parmi les plus communément utilisés, on retrouve l'indice des directeurs d'achats (ou Purchasing Managers Index, PMI). Cette enquête, réalisée auprès de chefs d'entreprises, offre une image fidèle de la santé économique des différents secteurs d'activité (manufacturier, services marchands et construction) et est bien corrélée avec la croissance trimestrielle du PIB de la zone euro. Ainsi, l'indice PMI pour le secteur des services a atteint son niveau le plus bas au mois d'avril 2020 depuis la création de la zone euro. En mai, la dégradation semble être enrayée mais l'activité demeure particulièrement affaiblie. Le secteur des services marchands, très dépendant de la consommation privée, fait partie des secteurs les plus touchés par la crise actuelle. Les secteurs du commerce de détail, des transports ou de l'hôtellerie-restauration ont en particulier massivement pâti des mesures sanitaires prises pour freiner l'épidémie. Au regard de l'indice PMI, la chute de l'activité manufacturière, bien que moindre, apparaît également très marquée. Par ailleurs, la détérioration de la confiance des consommateurs en avril a également été rapide et massive et pourrait être déterminante pour la reprise économique ces prochains mois.

Au 2nd semestre, le profil du rebond économique en zone euro reste hautement incertain. L'ampleur du rattrapage de l'activité perdue pourrait être moindre qu'anticipé initialement. La Banque Centrale Européenne (BCE) a récemment souligné que dans le pire des scénarios, le PIB (en termes réels, c'est-à-dire corrigé de l'évolution des prix) pourrait baisser de 12% en 2020 et rester inférieur à son niveau d'avant-crise pendant plusieurs années. L'une des principales interrogations réside dans la dynamique de la consommation des ménages au cours du 2nd semestre de cette année. Pendant le confinement, les ménages européens ont accumulé une épargne importante. En effet, alors qu'une partie importante de leur consommation était contrainte, leur revenu a pour l'heure été relativement préservé, par notamment la mise en place de dispositifs de chômage partiel. Ce surplus d'épargne pourrait toutefois ne pas être intégralement dépensé. Si les mesures strictes de confinement sont levées, les gestes sanitaires, comme la distanciation sociale, pourraient continuer de freiner les dépenses des ménages. Ces derniers, face à la forte incertitude qui demeure sur l'évolution de l'épidémie et celle du marché du travail, pourraient rester attentistes et continuer de modérer leur consommation. La persistance de ces comportements de précaution pèserait sur la reprise économique en zone euro.

La Sté BNP Paribas SA a publié ce contenu, le 09 juin 2020, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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