par Laetitia Volga

Les principales Bourses européennes évoluent en nette baisse lundi dans les premiers échanges sur fond de regain d'inquiétudes face à la hausse des contaminations au coronavirus aux Etats-Unis et en Chine, les deux premières puissances économiques mondiales.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 2,85% à 4.701,32 points vers 8h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 2,76% et à Londres, le FTSE lâche 2,21%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 2,97%, le FTSEurofirst 300 recule de 2,36% et le Stoxx 600 de 2,41%.

L'évolution inquiétante de la crise sanitaire aux Etats-Unis et en Chine revient au premier plan en ce début de semaine, faisant craindre un ralentissement de la reprise économique.

La ville de Pékin a fait état lundi de plusieurs dizaines de cas de contamination par le nouveau coronavirus, une situation sans précédent depuis la fin mars qui a incité les autorités locales à réinstaurer des mesures de restrictions pour tenter de contenir ce nouveau foyer épidémique.

En quatre jours, 79 nouveaux cas de contamination ont été recensés, une flambée épidémique sans précédent depuis février, dont l'origine a été établie à un immense marché de gros alimentaire.

Aux Etats-Unis, 25.000 nouveaux cas ont été comptabilisés samedi, le bilan le plus élevé depuis le 2 mai, en raison notamment d'une hausse du nombre de personnes testées.

Ces chiffres contrastent avec la situation sanitaire en Europe qui continue de s'améliorer, conduisant notamment le président français a annoncé une accélération du déconfinement dès ce lundi.

VALEURS

Les craintes liées au coronavirus pèsent sur tous les secteurs européens comme celui des ressources de base (-3,62%), des transports et des loisirs (-3,25%) ou des banques (-2,31%).

A Paris, Société générale (-3,66%) et BNP Paribas (-3,49%) sont en outre pénalisés par un abaissement de conseil de Barclays sur les deux titres. Les analystes de Goldman Sachs sont quant à eux passés à vendre sur Sodexo qui perd 4,72%, lanterne rouge du CAC.

La chute des cours du brut pèse sur l'indice Stoxx du pétrole et du gaz, qui abandonne 2,98%: Total perd 2,98%, Royal Dutch Shell lâche 2,09% et BP 4,69%.

Le groupe pétrolier britannique a par ailleurs annoncé le passage d'une charge de dépréciation allant jusqu'à 17,5 milliards de dollars au deuxième trimestre en raison de l'impact durable de la pandémie sur la consommation mondiale de pétrole et de gaz.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains signalent pour l'heure une ouverture en baisse de 2% à 3% lundi après une séance pour le moins volatile vendredi.

La Bourse de New York est néanmoins parvenue à clôturer dans le vert en fin de semaine dernière à la faveur d'achats à bon compte après la chute des indices la séance précédente.

L'indice Dow Jones a gagné 1,9%, le S&P-500 a pris 1,31% et le Nasdaq Composite 1,01%.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a abandonné 3,5%, à un plus bas en clôture depuis le 27 mai et sous sa moyenne mobile à 200 jours, pénalisé lui aussi par les craintes d'une résurgence de l'épidémie avec la hausse du nombre de cas en Chine et aux Etats-Unis.

En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai a cédé 1% et le CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 1,2%.

Les indicateurs du jour n'ont pas aidé à relancer l'appétit pour le risque. La production industrielle chinoise a progressé de 4,4% en mai sur un an, là où les économistes attendaient une hausse de 5% et les ventes au détail ont reculé plus que prévu, de 2,8% le mois dernier.

Le repli des Bourses chinoises a été toutefois plus modéré que dans le reste de l'Asie à la faveur de la hausse du compartiment à forte composante technologique des start-up après que la Chine a finalisé de nouvelles règles pour les entreprises souhaitant se coter sur le ChiNext à Shenzhen.

TAUX

Le regain de prudence des investisseurs se traduit aussi par un repli des rendements obligataires: le taux des Treasuries à dix ans reculent de près de trois points de base, pour retomber à 0,6707% et, en Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans recule à -0,457%, après un creux de trois semaines en séance à -0,47%.

CHANGES

Le yuan chinois offshore, le dollar australien et le dollar néo-zélandais évoluent en baisse face au dollar américain sous l'effet de la hausse du nombre de cas de coronavirus annoncée à Pékin.,,

La livre sterling reste pénalisée pour sa part par l'absence d'avancées dans les négociations entre Londres et Bruxelles sur leurs relations futures post-Brexit.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, est stable à l'image du yen et de l'euro.,,

PÉTROLE

Les cours du brut sont en baisse, prolongeant leurs pertes de la semaine précédente, la hausse du nombre de cas de coronavirus en Chine et aux Etats-Unis faisant craindre pour la demande en pétrole.

Le baril de Brent se replie de 2,76% à 37,66 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) chute de 3,97% à 34,82 dollars, proche d'un plus bas de deux semaines.

(édité par Blandine Hénault)