L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,7%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,72% et le Stoxx 600 de 0,74%.

L'aggravation du bilan de l'épidémie de coronavirus, qui a contaminé plus d'un million de personnes, et l'incertitude qu'elle fait peser sur le monde économique et financier amènent les investisseurs à se détourner des actions.

D'après la banque américaine Morgan Stanley, l'économie américaine devrait reculer de 5,5% en 2020, la baisse la plus prononcée depuis 1946, avec une contraction de 38% prévue pour le deuxième trimestre.

Les investisseurs suivront à 12h30 GMT la publication du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis qui ne devrait pas néanmoins refleter totalement l'impact du coronavirus sur le marché de l'emploi, les données ayant été collectées jusqu'à mi-mars.

"Si le rapport sur l'emploi était vraiment une représentation exacte du marché le mois dernier, on aurait un chiffre absolument horrible. Mais cela ne fait que reporter la douleur jusqu'à ce que les chiffres d'avril soient publiés en mai", explique Michael Hewson chez CMC Markets.

Le consensus Reuters table sur une destruction de 100.000 postes.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage, le chiffre le plus fiable de la situation actuelle, ont atteint la semaine dernière un niveau record, dépassant le seuil de 6 millions, alors que les mesures de confinement se multiplient aux Etats-Unis.

La publication des résultats définitifs des enquêtes PMI dans les services, plus mauvaises qu'en première estimation, affecte par ailleurs le sentiment des investisseurs en Europe.

VALEURS EN EUROPE

Les sociétés financières européennes, banques comme assureurs, évoluent en nette baisse alors que les annonces de suspension du dividende se multiplient. BNP Paribas perd ainsi 3,88% après avoir dit qu'elle ne verserait pas de rémunération à ses actionnaires au titre de 2019.

Axa et CNP Assurances perdent respectivement 4,67% et 6,84% alors que l'autorité européenne du secteur a appelé assureurs et réassureurs à suspendre leurs dividendes comme leurs rachats d'actions et à envisager un report des bonus.

L'ensemble du compartiment de l'assurance souffre et accuse la plus forte sectorielle en Europe (-4,19%).

Le groupe suédois de prêt-à-porter H&M (+5,08%) se distingue à la hausse, porté par la publication d'un bénéfice avant impôts supérieur aux attentes pour le trimestre clos fin février en dépit de l'annonce d'une perte attendue sur le trimestre en cours.

TAUX Les rendements obligataires sont en légère baisse avec la perte d'appétit des investisseurs pour le risque: celui des Treasuries à dix ans cède trois points de base à 0,5947%. Son équivalent allemand tente de se stabiliser autour de -0,435% après être descendu à -0,455%.

CHANGES

Le dollar progresse de 0,5% face à un panier de référence, soutenu par son statut de valeur refuge, et s'achemine vers une hausse supérieure à 2% cette semaine.

"Les craintes de récession mondiale terrifient les marchés (...) c'est pourquoi le dollar se maintient plutôt bien et pourrait être en mesure de s'apprécier un peu plus", ont déclaré les analystes de Commerzbank.

L'euro (-0,57%) est ainsi retombé à un plus bas d'une semaine à 1,0784.

PETROLE

La perspective d'un accord pour réduire l'offre mondiale du brut porte les cours pétroliers. L'Opep et ses partenaires réunis au sein du groupe Opep+ discutent d'un projet de réduction de la production de 10 millions de barils par jour (bpj) afin de soutenir les cours, a-t-on appris vendredi de source au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Le Brent grimpe de 7,92% à 32,31 dollars après avoir bondi de 21% jeudi et le baril de brut léger américain (WTI) gagne 4,94% à 26,57 dollars après une envolée de 24,7% la veille.

Les cours du pétrole se sont envolés jeudi après les propos de Donald Trump, selon lequel la Russie et l'Arabie saoudite sont sur le point de s'entendre sur une baisse importante de la production.

"Il semble finalement y avoir un consensus sur la nécessité d'une action coordonnée face à une surproduction extraordinaire (...) mais il faudra sans doute des signes tangibles de progrès assez rapidement si l'on veut éviter de tester les récents plus bas", a déclaré Callum Macpherson, analyste en matières premières chez Investec.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga