L'avionneur américain évalue le marché pour un tel avion, de 220 à 270 places, à 4.000-5.000 avions d'ici 20 ans, a déclaré Ihssane Mounir lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE).

Il a dit percevoir en particulier un potentiel en Asie, où les compagnies aériennes en sont pour l'instant réduites à recourir à des avions long-courriers afin de répondre à la forte demande sur des vols courts pour lesquels ils sont moins économiques.

"On va prendre le temps qu’il faut mais on protège la date d’introduction de l’avion", a dit Ihssane Mounir. "Et là où nous en sommes aujourd’hui, on est très 'confortable' avec le fait qu’on peut arriver à 2025. Et on n’a pas encore pris de décision."

Airbus étudie pour sa part une version améliorée de l'A321, baptisée A321XLR, afin de riposter au lancement éventuel de ce nouvel avion de Boeing, ont déclaré lundi à Reuters des sources proches du dossier.

Boeing compte tirer les leçons de retards de production de ses long-courriers 787 et du 777X tout en associant le plus possible ses fournisseurs à la digitalisation de sa chaîne de production, a précisé Ihssane Mounir.

"Ce n’est pas un avion qui sera technologiquement plus avancé que ce que nous avons aujourd’hui. Ce qui sera très avancé c’est la chaîne de production", a-t-il dit, promettant qu'elle serait "révolutionnaire".

Pour rendre l'avion compétitif, Boeing travaille non seulement à réduire le coûts de sa conception mais aussi ses coûts récurrents, a-t-il expliqué.

Parallèlement, les discussions menées entre Boeing et le constructeur brésilien d'avions régionaux Embraer sont "très avancées", a souligné Ihssane Mounir, tout en précisant qu'aucune décision n'avait été prise.

"Je ne dirais pas que ce que nous sommes en train de faire avec Embraer répond à ce qui s’est produit entre Bombardier sur le CSeries et Airbus", a-t-il observé.

Airbus prendra le contrôle du programme CSeries le 1er juillet, se fixant comme priorité la réussite de la montée en cadence de la famille d'avions de 100 à 150 sièges.

Le groupe a écarté toute menace sur l'A319, qui peut accueillir 140 à 160 passagers selon les configurations, tout en reconnaissant que l'A320 et l'A321 récoltent l'essentiel des commandes dans cette catégorie.

"Nous (..), on ne se marche pas sur les pieds les uns les autres", a observé Ihssane Mounir.

(Cyril Altmeyer et Tim Hepher, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Boeing Company (The), Bombardier, Inc., Embraer