A 11h07, l'action LVMH plie de 4,13% à 273,9 euros, pour retomber à un creux de six mois, Kering plonge de 5,62% à 398,2 euros et Hermès abandonne 3,72% à 512,6 euros.

A Londres, Burberry lâche 4,229%, tandis qu'à Zurich, Richemont cède 2,88% et Swatch 3,02%.

Au même moment, l'indice Stoxx du secteur des biens de consommation domestique abandonne 1,45%, accusant une des plus fortes baisses sectorielles en Europe.

LVMH, le numéro un mondial du luxe, a ouvert mardi soir le bal des publications trimestrielles du secteur avec une croissance des ventes de 10% à taux de change et périmètre constants, en ligne avec le consensus établi par Inquiry Financial pour Reuters.

Surtout, sa division mode-maroquinerie qui loge Dior et Louis Vuitton - principal centre de profits du groupe - a vu sa croissance organique atteindre 14% au lieu des 12% prévus.

Mais ces chiffres, unanimement jugés solides par les analystes, n'ont pas atténué les inquiétudes concernant le risque de baisse de la demande chinoise, lié au recul de la Bourse de Shanghai, à la dépréciation du yuan et aux conséquences de la guerre commerciale sino-américaine sur la croissance de la Chine.

"LES INQUIÉTUDES RISQUENT DE NE PAS DISPARAÎTRE DE SITÔT"

La clientèle chinoise compte pour 32% des ventes mondiales du luxe, une proportion qui devrait atteindre 40% d'ici 2024, selon le Boston Consulting Group pour qui ces consommateurs contribueront alors à 70% à la croissance du luxe.

"Les inquiétudes sur la durabilité de consommation chinoise risquent de ne pas disparaître de sitôt", soulignent les analystes de Citi dans une note.

Pour ceux de Société générale, "le trimestre devrait marquer le début du ralentissement cyclique de la croissance des ventes pour LVMH et le secteur".

"On vend sur la nouvelle, avec la crainte d'un ralentissement en Chine à cause de la guerre commerciale", commente pour sa part un trader à Genève.

Par ailleurs, Morgan Stanley a abaissé à "sous-pondérer" mercredi matin sa recommandation sur le secteur.

Le broker, qui relève que le luxe a signé de loin la meilleure performance sectorielle depuis deux ans en Europe, estime que les valorisations restent élevées malgré la récente correction boursière du secteur.

"Les valorisations relatives n'ont jamais été aussi élevées depuis 1995, date à laquelle nous avons débuté nos relevés", note Morgan Stanley, qui ajoute que les révisions de chiffres d'affaires sont maintenant plutôt orientées à la baisse.

Concernant la Chine, il estime qu'un net ralentissement de l'économie constitue le principal risque pour le luxe et que les ventes au détail devraient décélérer au second semestre 2018, avant un léger rebond au début de 2019.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis et Blandine Henault