Je n'entrerai pas dans le détail de l'origine de cette maxime, empruntée à l'histoire britannique par les traders anglo-saxons. Dans l'imaginaire financier collectif, "Sell in May…" illustre le sentiment de marché selon lequel la période printemps / été serait boursièrement moins favorable que la période automne / hiver. Plus précisément, et c'est pour cette raison que l'on parle parfois d'effet Halloween, il s'agit de la période début Mai / fin octobre par opposition à début novembre / fin avril. Il y a des tonnes d'articles qui couvrent le sujet, avec des conclusions variables selon le pas de temps retenu et la stratégie adoptée. La recherche académique converge toutefois sur un élément : la période novembre / avril est statistiquement plus rémunératrice que la période mai / octobre sur les marchés actions.
 
Mais revenons à notre mois de Mai en France. Le CAC40 a connu 32 mois de Mai depuis qu'il a été créé fin 1987. Selon nos pointages, 47% ont été baissiers et 53% haussiers. La baisse moyenne est plus importante (-3,53%) que la hausse moyenne (+2,76%). J'en vois déjà qui font la moue devant la représentativité de ces chiffres, et ils ont raison. Mai est un mois atypique à la Bourse de Paris, car il abrite beaucoup de détachements de coupons. Or le CAC40 est un indice qui ne conserve pas les dividendes, ce qui dégrade sa performance. Pour disposer d'une vision plus juste, il faut considérer le CAC40 Dividendes réinvestis, qui figure dans le tableau qui suit. Sur cette base, le mois de Mai a progressé près de deux fois sur trois en mai en 32 ans (65,6%), avec une baisse moyenne de -3,10% et une hausse moyenne de +3,33%.
 

Variations du CACGR en mai depuis 1988 (Source Zonebourse avec Bloomberg)
 
En conclusion, le mois de mai n'est pas aussi calamiteux qu'on le dit. Mais s'il faut choisir une stratégie saisonnière, mieux vaut être investi sur novembre / avril que sur mai / octobre.