Paris (awp/afp) - L'accord de rupture conventionnelle collective portant sur un maximum de 3.000 départs dans les hypermarchés Carrefour va pouvoir entrer en vigueur grâce à la signature de deux organisations pesant plus de 50% du personnel, Force ouvrière (46%) et la CGC (7%), selon ces syndicats.

Le géant de la grande distribution entend se recentrer sur l'alimentaire, avec une restructuration touchant six secteurs (caisses des stations d'essence, rayons hifi-électroménager et bijouterie, traitement des recettes en magasin, encadrement et services de paie).

Jusqu'à 3.000 départs sont prévus (dont 1.230 suppressions de postes) dans le cadre d'un projet de rupture conventionnelle collective (RCC) comprenant un volet pré-retraites.

Force ouvrière, première organisation syndicale chez Carrefour, avait fait savoir dès la présentation du projet d'accord qu'elle le signerait, ses demandes ayant été prises en compte, notamment sur la question du volontariat. L'accord stipule qu'aucun départ contraint ne pourra avoir lieu à l'issue de la phase de volontariat, entre le 31 décembre 2019 et fin 2020.

La CFE-CGC, par la voix de son représentant Thierry Faraut, a indiqué à l'AFP qu'elle signerait ce mardi.

Pour sa part, la CGT ne "signera pas un accord qui détruit l'emploi", selon Philippe Allard, délégué de groupe.

La CFDT fait état de "80% de retours négatifs" de sa base dans l'entreprise et ne signera pas, précise Sylvain Macé, délégué syndical central.

L'accord prévoit une clause de rendez-vous d'ici à la fin de l'année, ouvrant la possibilité d'un avenant permettant "d'augmenter le nombre maximum de départs visés", dénonce M. Macé. "On ne peut pas donner un chèque en blanc à l'entreprise".

Il estime aussi que l'ouverture des départs volontaires alors que des secteurs sont supprimés, comme la bijouterie et l'électroménager, "met ces salariés dans des situations intenables" et que le délai imparti (jusqu'au 31 décembre) est insuffisant pour construire un projet professionnel ou obtenir un reclassement.

Une fois formellement signé par les deux syndicats, l'accord sera soumis à la direction régionale du Travail (Direccte) pour une entrée en vigueur estimée en juin. Il prendra fin le 31 décembre 2019.

afp/rp