En octobre, l'avocate des fonds ayant des positions à découvert sur les titres Rallye et Casino avait accusé la maison mère de Casino d'avoir procédé, avec l'aide de ses commissaires aux comptes, à des changements de méthode comptable dans le but de maintenir inchangée la valorisation de sa filiale dans ses comptes.

"Une personne ne peut être présentée comme 'lanceur d'alerte' si elle est rémunérée à cette fin", déclare-t-il, ajoutant qu'"on ne peut pas affirmer sur la place publique que les comptes d'une société cotée sont faux ou que celle-ci n'a pas le droit de distribuer de dividendes sans en apporter la preuve au regard des règles applicables".

"Contrairement à ce qui a été dit, Rallye n'a pas changé de méthode comptable (...) Je rappelle que les normes comptables françaises n'imposent pas une valorisation des participations au cours de Bourse", dit-il au quotidien.

Interrogé sur la bataille de communiqués, en septembre dernier entre Casino et Carrefour, qui avait suivi une tentative de rapprochement entre les deux groupes, Robert Ophèle se dit perplexe, mais constate que les deux entreprises "n'ont pas perduré dans ces agissements".

Il ajoute : "On ne lance pas forcément une enquête sur un simple communiqué de presse, mais cela peut faire partie d’un ensemble".

Il indique par ailleurs que l'enquête ouverte par l'AMF début 2016 sur les attaques du fonds Muddy Waters concernant l'information financière de Casino sera "certainement bouclée en 2019".

En décembre 2015, le fonds avait publié une note dans laquelle il estimait que les comptes de Casino masquaient une forte détérioration des activités du groupe et un endettement élevé. Cette note avait provoqué un plongeon en Bourse de l'action du distributeur, qui n'a retrouvé ses niveaux d'avant l'affaire qu'à partir de la mi-mars 2016.

 

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Pascale Denis et Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Carrefour, Casino Guichard-Perrachon, Rallye