(Actualisation: commentaires et estimations de Bryan Garnier sur l'endettement du groupe, contexte)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Casino figure mardi en tête des plus fortes progressions du SBF 120, après l'annonce par le groupe de distribution d'un nouveau plan de cessions d'actifs en France pour un montant de 2 milliards d'euros.

A 11h50, l'action Casino s'adjugeait 4,3%, à 37,34 euros.

Cette deuxième phase du programme de cessions de Casino viendra s'ajouter à la première, qui prévoit des ventes d'actifs de 2,5 milliards d'euros d'ici au premier trimestre 2020, a indiqué l'entreprise. Ces nouvelles cessions de 2 milliards d'euros devront pour leur part être réalisées d'ici à la fin du premier trimestre 2021.

Le groupe poursuit ainsi à marche forcée ses désinvestissements afin de continuer d'améliorer sa situation financière.

Le conseil d'administration a par ailleurs confirmé mardi la volonté du groupe de concentrer son développement en France sur les segments porteurs, "adaptés aux mutations du marché". En termes de formats, l'e-commerce, le premium et la proximité seront privilégiés, tandis que le groupe a l'intention d'accélérer sur les nouveaux métiers à forte croissance comme l'énergie et les data centers.

En matière financière, la "priorité [est] à la génération de cash-flows récurrents", a souligné la société.

La dette financière nette consolidée de Casino s'élevait à 4,74 milliards d'euros fin juin. Le distributeur, qui a prévenu qu'il ne verserait pas de dividende en 2020, vise une dette nette inférieure à 1,5 milliard d'euros en France à la fin de l'année prochaine.

Les cessions initialement prévues de 2,5 milliards d'euros et le non-paiement d'un dividende en 2020 pour l'exercice 2019 devraient permettre de ramener le ratio dette nette/Ebitda à 1,9 en France en 2019, soit 1,84 milliard d'euros, puis à 1,4 en 2020, soit 1,49 milliard d'euros, d'après les calculs de Bryan Garnier.

"Nous ne prenons pas en compte les 2 milliards d'euros supplémentaires de cessions dans notre modèle mais nous pensons qu'il pourrait être crucial de réduire à nouveau l'endettement net du groupe en France", souligne l'intermédiaire financier. Notamment pour permettre à Casino de venir en aide à sa maison mère Rallye, toujours en procédure de sauvegarde avec 2,9 milliards d'euros d'endettement net.

Alors que les administrateurs judiciaires ont pour mission de négocier avec les créanciers un rééchelonnement de la dette de Rallye, voire l'abandon de certaines créances, "nous pensons que Casino devra également contribuer au remboursement d'une partie de la dette de Rallye", prévient Bryan Garnier.

Selon le courtier, "une telle opération pourrait se faire par le versement d'un dividende exceptionnel par Casino, grâce à tout ou partie des produits de cession en France et à l'étranger". Les investisseurs font le même calcul, l'action Rallye bondissant de 14,7%, à 4,73 euros.

-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: LBO

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