Le groupe français de distribution a indiqué, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels, qu'il s'efforcerait de maîtriser les coûts et les dépenses d'investissement et qu'il poursuivrait les cessions d'actifs pour réduire sa dette.

En 2019, le distributeur stéphanois a dégagé un chiffre d'affaires de 34,6 milliards d'euros (+4,2% à taux de change constants et +0,3% en France) et un résultat opérationnel courant de 1,3 milliard (-3,1%).

A la Bourse de Paris, l'action Casino a fini la journée en hausse de 1,66% à 35 euros.

"Le groupe ne formule plus de perspectives financières car il doit être prudent dans le contexte actuel mais il reste mobilisé sur les mêmes objectifs", a déclaré lors d'une conférence téléphonique le directeur financier, David Lubek, faisant allusion à ses engagements en matière de coûts et de "Capex".

Casino a publié après la clôture des marchés un communiqué "en complément" de ses résultats annuels pour souligner qu'"aucun élément matériel connu à ce jour n?est de nature à remettre en cause les objectifs précédemment formulés".

Mais, ajoute le communiqué, "compte tenu de l'incertitude concernant l'impact macro-économique et social du Covid-19 à horizon d'un an, et par prudence, le groupe n?est plus en mesure de formuler des objectifs chiffrés sur 2020-2021".

Ce nouveau communiqué précise à propos de l'épidémie de coronavirus que Casino observe une "forte augmentation de la demande des clients en produits alimentaires depuis le 13 mars 2020, qui se traduit par un surcroît de chiffre d?affaires".

Hors crédits fiscaux au Brésil, où le groupe contrôle le distributeur Grupo Pao de Aucucar, le résultat opérationnel courant progresse de 5,5% à changes constants.

Le PDG et actionnaire de contrôle de Casino, Jean-Charles Naouri, cherche à alléger la dette du groupe - et celle de sa maison-mère Rallye, qui a été placée en procédure de sauvegarde en mai 2019 - par des ventes d'actifs et des efforts de refinancement.

Casino s'est ainsi engagé dans un plan de cession de 4,5 milliards d'euros afin de faire face à une dette nette consolidée qui atteignait 4,1 milliards d'euros à la fin 2019.

Le distributeur a annoncé la semaine dernière la vente de 567 magasins Leader Price en France, ainsi que trois entrepôts, à son concurrent allemand Aldi pour une valeur d'entreprise de 735 millions d'euros.

FORTE DEMANDE DANS L'ALIMENTAIRE AVEC LE CONFINEMENT

Les cessions d'actifs ont permis à Casino de réduire sa dette nette en France de 2,7 milliards d'euros à fin 2018 à 2,3 milliards à fin 2019 et de générer un cash-flow libre récurrent de 367 millions d'euros.

En novembre 2019, le groupe a par ailleurs finalisé son plan de refinancement, en obtenant de nouveaux prêts bancaires à hauteur de 1,8 milliard d'euros et en allongeant des échéances bancaires portant sur 2 milliards d'euros pour quatre ans.

Le 28 février, le tribunal de commerce de Paris a approuvé un plan de sauvegarde qui donne à Rallye une dizaine d'années pour rembourser 2,9 milliards d'euros de dettes.

De même que ses concurrents Carrefour et Auchan, Casino est confronté à une guerre des prix intense sur son marché national et à la vive concurrence des spécialistes du commerce en ligne, tels qu'Amazon.

Hors règles comptables IFRS 16, le bénéfice d'exploitation des activités de distribution sur le seul marché français a atteint 517 millions d'euros, soit une hausse de 4,9%, conforme à la prévision de 5% de Casino qui avait été révisée en baisse en janvier.

Cette hausse de 4,9% est inférieure à l'augmentation de 10% attendue au début de l'année 2019 et le cash-flow libre de 367 millions d'euros est bien inférieur aux 500 millions d'euros prévus, ont remarqué les analystes de Bernstein dans une note.

(Dominique Vidalon, Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey)