Londres (awp/afp) - Le cuivre, comme la plupart des métaux industriels, baissait cette semaine, lesté par l'annonce de sanctions américaines contre des entreprises chinoises.

"L'humeur positive des investisseurs, qui a causé les pertes de l'or cette semaine, ne s'est pas étendue au monde des métaux industriels", a relevé Daniel Briesemann, analyste pour Commerzbank.

"Cela s'explique par l'annonce des sanctions imposées par l'administration américaine sur des entreprises chinoises qui sont accusées d'avoir mené des affaires avec l'Iran dans le secteur pétrolier", a-t-il continué, avant de conclure qu'il "serait donc très improbable que les négociations commerciales prévues la semaine prochaine entre la Chine et les États-Unis puissent obtenir les résultats positifs escomptés".

Les États-Unis ont en effet imposé mercredi des sanctions contre des sociétés chinoises et leurs dirigeants accusés de "transporter sciemment du pétrole depuis l'Iran" en "violation" de l'embargo américain, selon le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Le conflit commercial qui oppose la Chine aux États-Unis depuis plusieurs mois fait craindre un ralentissement de la croissance mondiale, ce qui ralentirait le secteur de l'industrie et donc ferait baisser la demande en métaux industriels, dont le cuivre.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 5.752,50 dollars vendredi à 12H30 GMT, contre 5.793,00 dollars le vendredi précédent.

L'or ballotté

L'or a connu une semaine en dents de scie, démarrée en hausse avant de faire brusquement marche arrière.

Le prix de l'or, qui fait figure de valeur refuge en cas de soubresaut sur les marchés, "fluctue actuellement en fonction de plusieurs éléments", a expliqué Carlo Alberto de Casa, analyste chez ActivTrades.

"Le prix de l'or est tombé d'un plus haut en trois semaines mercredi après l'annonce d'un nouvel accord entre les États-Unis et le Japon et après que le président américain Donald Trump eut déclaré qu'un accord avec la Chine pourrait être conclu plus tôt que prévu", selon lui.

Les États-Unis et le Japon ont en effet signé mercredi à New York la première étape d'un accord commercial centré sur l'agriculture, un signal favorable accompagné d'un répit sur le dossier épineux de l'automobile.

De plus, lors de son passage aux Nations unies à New York, M. Trump a déclaré espérer "un accord bénéfique pour les deux pays", et ce malgré ses nombreuses critiques à l'égard de Pékin sur sa gestion de la crise à Hong Kong et ce qu'il dénonce comme des "abus" en matière commerciale.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or valait 1.495,09 dollars vendredi vers 12H30 GMT (14H30 à Paris), contre 1.504,06 dollars le vendredi précédent.

Le sucre grimpe

Le sucre a grimpé cette semaine, porté par la possibilité d'une hausse future de la demande en bioéthanol aux États-Unis et par une baisse de la production au Brésil.

Les prix du sucre sont "soutenus par l'idée que les États-unis tentent d'augmenter la consommation de bioéthanol, ainsi que par des interrogations sur la production", a résumé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

En effet, et comme l'explique Carsten Fritsch de Commerzbank, "les prix du sucre brut ont été soulevés par une baisse de l'offre au Brésil (...) après que l'Association brésilienne de l'industrie de la canne à sucre (Unica) ait rapporté cette semaine une baisse de 5% de la production sur une année dans la région Centre-Sud".

Le Brésil étant avec l'Inde l'un des deux plus gros producteurs de sucre, toute baisse de production dans ses vastes plantations de canne à sucre risque d'en affecter le cours.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en décembre valait 340,90 dollars, contre 324,60 dollars le vendredi précédent. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars 2020 valait 12,64 cents, contre 12,06 cents sept jours auparavant.

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