(Actualisation: révision en baisse des projets concernant la flotte pour l'année prochaine, déclarations du directeur financier et du directeur général d'easyJet, contexte, commentaire d'analyste, réaction en Bourse)

BARCELONE/LONDRES (Agefi-Dow Jones)--EasyJet est la dernière compagnie aérienne européenne en date à mettre un coup de frein à ses projets de croissance dans un contexte de forte concurrence et de faible demande, après avoir vu sa perte avant impôts se creuser au premier semestre de l'exercice 2018-2019.

La compagnie low-cost britannique a annoncé vendredi que l'augmentation de ses capacités lors de l'exercice 2019-2020, qui débutera le 1er octobre, devrait se situer dans la partie basse de ses précédents taux de croissance, soit environ 3%. Le transporteur britannique a également revu en baisse d'environ six avions ses projets concernant sa flotte, avec une flotte maximale de 353 monocouloirs Airbus prévue pour l'année prochaine, contre une flotte de 359 appareils attendue auparavant.

Cette révision reflète des reports de livraisons permis dans le cadre de l'accord conclu avec Airbus, a expliqué le directeur financier d'easyJet, Andrew Findlay. Des retards imputables à l'avionneur européen dans les livraisons d'avions expliquent également cet ajustement.

Andrew Findlay a précisé qu'easyJet reverrait ultérieurement ses projets de croissance au-delà de 2020.

EasyJet suit l'exemple d'autres transporteurs européens, dont IAG, la maison mère de British Airways et d'Iberia, en revoyant à la baisse ses ambitions de croissance dans un contexte de forte concurrence, de faibles réservations et de hausse des coûts du carburant. Johan Lundgren, le directeur général d'EasyJet, a déclaré que l'anxiété économique en Europe, et pas seulement les incertitudes entourant le Brexit, pesait sur la demande.

A 11h35, l'action EasyJet gagnait 3,7% à 1.009 pence à la Bourse de Londres. La révision des perspectives de croissance "ouvre la voie à une meilleure performance en termes de bénéfices et de flux de trésorerie", estime Damian Brewer, analyste de RBC, dans une note.

Confirmation des prévisions de bénéfices pour 2018-2019

La compagnie à bas coûts a également indiqué que ses prévisions de bénéfice avant impôts et hors éléments exceptionnels pour l'exercice 2018-2019 restaient inchangées et conformes aux attentes du marché.

Le groupe a accusé une perte avant impôts de 272 millions de livres sterling (311 millions d'euros) au cours du semestre terminé au 31 mars, contre une perte de 68 millions de livres un an plus tôt. Le chiffre d'affaires s'est établi à 2,34 milliards de livres sur la période, contre 2,18 milliards de livres un an plus tôt.

EasyJet avait indiqué le 1er avril qu'il anticipait, pour le semestre clos le 31 mars, une perte avant impôt de l'ordre de 275 millions de livres sterling et un chiffre d'affaires d'environ 2,34 milliards de livres.

La compagnie low-cost a accusé une perte avant impôts et hors éléments exceptionnels de 275 millions de livres sur la période, à comparer à une perte de 18 millions de livres un an plus tôt.

Réservations en baisse pour le troisième trimestre, stables pour le quatrième

Le revenu par siège à taux de change constants s'est replié de 7,4% sur la période, à 50,12 livres, ce qui est conforme à la baisse anticipée par le groupe. Il est désormais attendu en légère baisse au second semestre, a indiqué easyJet. Le coût par siège hors carburant et à taux de change constants, en supposant des niveaux de perturbation normaux au second semestre, est maintenant attendu en baisse sur l'ensemble de l'exercice 2018-2019.

Les capacités du groupe ont atteint 46,2 millions de sièges au premier semestre, contre 40,4 millions un an plus tôt, ce qui est conforme à ses prévisions.

EasyJet a indiqué que les réservations pour le troisième trimestre accusaient une baisse de trois points de pourcentage par rapport à la même période un an plus tôt. Pour le quatrième trimestre, easyJet a déclaré qu'elles étaient inchangées d'une année sur l'autre. La croissance des capacités de la compagnie est attendue à environ 7% au second semestre.

-Anthony O. Goriainoff et RobertWall, DowJonesNewswires

(Version française Maylis Jouaret) ed: VLV

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