Genève (awp) - Genève Aéroport et ses principaux partenaires, comme EasyJet, Swiss et Swissport, ont pris une série de mesures et investi des millions de francs suisses pour éviter que se reproduise dès juillet l'été cauchemardesque vécu l'an dernier à Cointrin. L'idée est de réduire l'impact des retards et des annulations de vol provoqués par l'afflux estival et la météo.

L'industrie aérienne évolue "à la limite", a déclaré mardi à Genève le directeur de Swiss pour la Suisse romande, Lorenzo Stoll. L'été dernier, sur l'ensemble de son réseau, la compagnie helvétique, filiale de Lufthansa, a vu un quart de ses vols subir un retard - soit minimum 15 minutes de délai par rapport à l'horaire - et dû annuler 1082 vols.

Si pour Swiss, l'impact sur Genève proprement dit n'a pas été précisé, il a été clairement chiffré pour EasyJet et ses passagers: la principale compagnie présente à Cointrin a dû supprimer 219 vols l'été dernier à Genève, sans compter les nombreux et importants retards, a dit Jean-Marc Thévenaz, directeur d'EasyJet Suisse. "Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter ça", a ajouté le responsable en Suisse de la compagnie orange.

Cette dernière a ainsi décidé de doubler les avions de réserve dans son réseau et d'en positionner deux, au lieu d'un seul, sur le tarmac genevois. Il s'agira aussi d'"améliorer les intervalles et les rotations entre les vols" afin d'absorber les retards et de veiller à démarrer de manière optimale le matin, afin d'éviter les effets en cascades.

La compagnie augmentera de 8% ses effectifs de réserve durant l'été. Cela représente des investissements de plusieurs millions de francs suisses pour Genève uniquement.

Importants moyens

De son côté, le programme "Precise" de Swiss, d'un montant "en millions à deux chiffres" (au moins 10 millions de francs suisses à l'échelle de l'entreprise), débouchera notamment sur la présence d'un avion de réserve supplémentaire à Genève et sur un réaménagement des horaires particulièrement exposés aux retards. Les équipes d'encadrement techniques seront renforcées.

En outre, diverses mesures visant à améliorer le chargement et le déchargement des bagages seront prises en collaboration avec Swissport, l'entreprise spécialisée de services au sol. Cette dernière prévoit des horaires décalés en soirée et une trentaine de postes supplémentaires pour faire face à l'essor estival.

Comme l'a souligné son directeur André Schneider, l'aéroport et ses partenaires ne maîtrisent qu'une toute petite partie de la situation, sachant que la majorité des retards est causée par la météo, comme les orages de ce week-end de Pentecôte qui ont provoqué de fortes perturbations à Genève, ainsi que par l'engorgement général du trafic aérien en général, Genève se situant au carrefour de deux couloirs de passage essentiels en Europe. Autre source de perturbation potentielle, des mouvements sociaux sont par ailleurs à craindre durant l'été.

L'aéroport, aussi restreinte que soit sa marge de manoeuvre, se doit de faire sa part pour prévenir la dégradation de la ponctualité, a estimé son directeur. Les acteurs de Cointrin en appellent aussi à une responsabilisation des passagers, dont certains retardent les flux en omettant par exemple de se munir de papiers d'identité valables ou en ne préparant pas suffisamment leurs liquides (100 millilitres maximum autorisés par contenant) dans des sacs en plastique transparents, par exemple.

Sur l'ensemble de l'année dernière, pas moins de 2,8% des vols à Genève ont dû être annulés. Avec souvent des désagréments en cascade. Ces derniers pourront être mieux maîtrisés cet été par les passagers avec par exemple, chez EasyJet, la mise en place d'une "plateforme de perturbation" téléchargeable permettant aux personnes touchées de rapidement réserver un hôtel et effectuer une nouvelle réservation en cas de problème.

op/fr