"Le point central pour nous, c'est comment expliquer la difficulté que nous avons aujourd'hui à recruter alors qu'il y a 430.000 personnes inscrites au chômage (dans la rubrique BTP), a dit Jacques Chanut, président de la FFB, sur BFM Business.

"Il y a donc bien un problème d'adéquation entre l'offre et la demande, peut-être un niveau de formation, un accompagnement nécessaire, peut-être aussi des changements de règles pour plus inciter à la reprise au travail", a-t-il ajouté.

La FFB a maintenu mercredi ses prévisions 2018 d'une poursuite de la reprise du BTP en France en 2018, mais à un rythme ralenti: la fédération anticipe une hausse de 2,5% de l'activité, contre +5% en 2017, et 30.000 créations d'emplois, après un gain de 20.000 postes en 2017.

Cette croissance des effectifs sur deux ans ne compense toutefois toujours pas les 150.000 emplois perdus après la crise de 2008.

La FFB entend proposer à ses entreprises adhérentes une initiative visant à offrir à partir de la rentrée 15.000 contrats de travail à des jeunes et à des demandeurs d'emplois, prioritairement issus des quartiers en difficulté, et étudie la possibilité d'intégrer également plusieurs centaines de migrants.

Jacques Chanut a souligné que la reprise du secteur restait fragile, notamment au vu du retournement à la baisse des ventes de logement neuf imputable selon lui à plusieurs mesures de la loi de finances pour 2018: Prêt à taux zéro raboté, suppressions de l'APL accession pour les aides aux logements et changements profonds dans le modèle du logement social.

"D'où l'importance des discussions (...) concernant le projet de loi de finances pour l'année prochaine qui vont avoir lieu à la rentrée", a ajouté le président de la FFB, faisant référence aux incertitudes entourant les contours de la "Prime Hulot" qui remplacera le Crédit d'impôt en faveur de la transition énergétique (CITE), ou le futur grand plan de rénovation du bâtiment.

"A la fois le gouvernement et les députés doivent avoir conscience qu'il peut y avoir un véritable retour de manivelle sur le secteur du bâtiment, qui aujourd'hui a de l'activité, mais celle-ci peut s'arrêter très vite", a poursuivi Jacques Chanut.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)

Valeurs citées dans l'article : Bouygues, Eiffage, Vinci