Le réacteur, d'une puissance de 900 mégawatts, doit être mis à l'arrêt et déconnecté du réseau électrique national à 02h00 (01h00 GMT). Fessenheim 2 sera débranché le 30 juin.

Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim ont produit l'an dernier l'équivalent de 3% de la production d'électricité d'origine nucléaire en France.

Leur fermeture est le premier pas sur la voie d'une réduction de la part du nucléaire dans le "mix" énergétique français. Au total, 14 réacteurs doivent à être mis à l'arrêt d'ici 2035. A cette date, la part du nucléaire devrait reculer à 50% de la production totale, contre 75% aujourd'hui.

La France doit parallèlement muscler les sources d'énergie renouvelable (éolien, solaire, hydroélectrique) pour compenser l'arrêt de ces réacteurs.

Mais l'arrêt de Fessenheim a suscité des inquiétudes, ses opposants redoutant notamment l'impact d'une dénucléarisation de la production française d'électricité sur la sécurité de l'approvisionnement du réseau, d'autres se préoccupant de questions d'emploi.

Selon EDF, la fermeture de Fessenheim n'entraînera aucune suppression d'emploi: la centrale emploie actuellement quelque 700 salariés, dont une majorité sera redéployée tandis que 60 autres seront affectés à la phase préparatoire du démantèlement de la centrale programmée sur cinq ans.

En déplacement vendredi à Colmar, où elle a rencontré les élus locaux, les acteurs économiques ainsi que les représentants syndicaux de la centrale de Fessenheim, la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, a réaffirmé l'engagement de l'Etat à accompagner le territoire dans sa reconversion économique.

"Je comprends les inquiétudes liées à la fermeture de la centrale qui est un changement majeur dans l'histoire de ce territoire", a-t-elle déclaré. "Fessenheim restera une terre d?excellence, portée par des industries de pointe et par l?économie de la transition écologique", a ajouté la ministre, selon des propos rapportés par ses services dans un communiqué.

A la veille de la mise à l'arrêt de Fessenheim 1, des militants de Greenpeace se sont introduits vendredi dans l'enceinte de la centrale nucléaire du Tricastin, dans la Drôme, pour réclamer la fermeture du site de production en service depuis quarante ans.

(Bate Felix; version française Henri-Pierre André)

Valeurs citées dans l'article : ENGIE, Electricité de France