PARIS (awp/afp) - La ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne a écrit à quelque 90 grands patrons pour les enjoindre d'agir davantage en faveur de l'environnement, a indiqué dimanche son ministère, confirmant une information du Journal du Dimanche.

Les dirigeants destinataires sont les signataires début mai d'une tribune dans Le Monde dans laquelle ils plaidaient pour "une relance verte", précise le ministère. Parmi eux, les patrons de LVMH, BNP Paribas ou Air France-KLM.

"Je les appelle à démontrer leurs engagements avec des mesures concrètes que j'ai listées. Je souhaite être à la fois exigeante et constructive", a expliqué Mme Borne au JDD.

Dans ce courrier de trois pages, avec annexes listant les mesures souhaitées, la ministre évoque un futur rendez-vous au ministère au cours duquel ils pourront annoncer de premiers engagements. D'après l'hebdomadaire, ce sera en juin.

"La manière et la date à laquelle ces engagements seront formalisés sont encore en cours de définition. Nous sommes en train d'échanger avec les entreprises", a indiqué le ministère à l'AFP.

Parmi les mesures applicables tout de suite, le courrier cite la mise en place du forfait de 400 euros pour les salariés se déplaçant à vélo ou en covoiturage, le don d'invendus aux associations, ou la mise à disposition d'un repas végétarien par semaine.

A plus long terme, Mme Borne les invite à fixer et annoncer leur feuille de route en vue de leur neutralité carbone et d'une économie 100% circulaire.

Dans leur tribune parue dans Le Monde, ces entreprises, membres de l'association Entreprises pour l'environnement (EPE), estimaient qu'"une large part des moyens financiers qui seront prochainement mobilisés pour la relance économique aurait tout intérêt à l'être (...) pour accompagner la transition écologique, avec un souci encore plus affirmé de justice sociale".

Parmi les signataires figuraient des patrons d'industries (Thales, Airbus, Renault, Michelin), de banques et assurances, de transports, du luxe, de l'énergie (EDF), de l'agroalimentaire (Danone), ainsi que le président du Medef.

Quelques jours avant, un autre courrier avait suscité l'émoi, adressé cette fois par le Medef à Mme Borne pour réclamer un moratoire de six mois dans l'application de mesures environnementales afin de protéger certains secteurs, sur fond de crise économique et sanitaire.

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