Sao Paulo (awp/afp) - L'avionneur brésilien Embraer a fait état mercredi d'une perte nette de 315,3 millions de dollars au deuxième trimestre, après la rupture d'un accord avec Boeing et la chute des ventes d'avions commerciaux en raison de la pandémie de coronavirus.

Troisième fabricant mondial d'avions après Airbus et Boeing, Embraer avait déjà essuyé une perte nette de 292 millions de dollars au premier trimestre en raison des premiers effets de la pandémie sur le secteur aéronautique.

Ces mauvais résultats portent à 607,3 millions le total des pertes du constructeur depuis début 2020.

Embraer avait déjà terminé l'année 2019 largement dans le rouge, avec une perte cumulée de 322,3 millions de dollars.

Principal secteur d'activité de cette société basée à Sao José dos Campos (État de Sao Paulo), l'aviation commerciale a connu une chute d'activité de 82,8% en glissement annuel.

Au deuxième trimestre, Embraer a livré 4 avions commerciaux et treize avions d'affaires, contre respectivement 26 et 25 au cours de la même période l'année dernière

Au cours du premier semestre, seuls neuf appareils commerciaux ont été livrés, contre 37 sur la même période en 2019.

Dans son communiqué, Embraer indique qu'"en raison de l'incertitude liée à la pandémie de Covid-19, les prévisions financières et de livraisons pour 2020 sont suspendues".

L'avionneur souligne également "l'impact négatif" de la rupture de son accord avec Boeing.

Le géant aéronautique américain a annoncé fin avril qu'il renonçait à racheter les activités civiles d'Embraer.

Boeing devait prendre le contrôle, à 80% et pour 4,2 milliards de dollars, d'une co-entreprise comprenant la division d'Embraer produisant des avions commerciaux de 30 à 150 sièges.

L'avionneur américain avait affirmé que Embraer n'avait pas "satisfait les conditions nécessaires" à un tel accord. Ce dernier avait accusé l'Américain d'avoir renoncé "illégalement" au rachat.

Le projet de fusion avait été annoncé quelques jours après l'entrée en vigueur du partenariat entre Airbus et le canadien Bombardier, qui a permis à l'Européen de prendre le contrôle du programme de l'avion moyen-courrier CSeries.

afp/rp