Coincée à proximité de ses points bas annuels, la monnaie unique subit l’effet de nombre de catalyseurs baissiers en cette fin d’année, avortant chacune de ses tentatives de rebond.

Sur le front politique d’abord, l’impasse du Brexit, les craintes autour du budget italien, les mouvements sociaux en France et le retrait programmé d’Angela Merkel dressent un tableau peu attractif aux yeux des investisseurs. Côté macro, l’activité privée en zone Euro stagne au plus bas en plus de quatre ans et l’inflation sous-jacente ne décolle toujours pas (+1.0% sur un an).

A Francfort, les argentiers de la BCE peinent désormais à masquer leurs inquiétudes. Bien que l’institution ait confirmé qu’elle cesserait ses injections de liquidité à partir de janvier, elle a revu en baisse ses prévisions de croissance pour 2018 et 2019 tandis que son président Mario Draghi estime qu’un assouplissement quantitatif pourra être réactivé si nécessaire. Les spéculations autour d’une première hausse de taux en 2019 s’amenuisent. A l’inverse, la Réserve Fédérale américaine prévoit toujours une poursuite de son cycle de resserrement monétaire l’an prochain.

Enfin, la faible confiance des milieux d’affaires, les menaces protectionnistes, la volatilité des marchés boursiers et les risques qui pèsent sur la croissance mondiale, comme l’illustrent les récents indicateurs chinois, accroissent le manque de visibilité et favorisent les valeurs jugées plus sures, le billet vert en tête.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro s’oriente toujours en baisse à long terme alors qu’il évolue sous sa moyenne mobile à 20 semaines depuis fin septembre. En dépit de la consolidation actuelle, un nouveau test de 1.1183 USD, dernier rempart avant une probable accélération, apparaît vraisemblable.