La monnaie unique s’éloigne de ses récents points bas à la faveur de critiques de Donald Trump quant à la politique de normalisation de la FED, prétexte principal à un rebond technique qui manque d’élan.

Le président américain n’étant pas à une démonstration d’incompétence près, réaliserait-il tardivement les conséquences de sa propre politique ? Le protectionnisme et les baisses massives d’impôts soutiennent en effet la croissance et l’inflation, imposant à la banque centrale un relèvement des taux directeurs, facteur positif pour le Dollar. Une situation qu’il semble amèrement regretter lorsqu’il critique une fois encore la feuille de route de Jerome Powell, président de la Réserve Fédérale, nommé l’an passé par… Trump lui-même.

L’indépendance de la banque centrale est l’un des principes de l’Amérique et il est rare que l’exécutif s’ingère dans la politique monétaire.

Le locataire de la Maison-Blanche n’étant pas une contradiction près, il accuse par ailleurs Pékin de faire pression sur sa devise alors même que la banque centrale chinoise s’efforce d’enrayer la chute du Yuan.

Au moment où des délégations chinoise et américaine auraient « échangé des opinions sur la manière d'obtenir de l'équité, de l'équilibre et de la réciprocité dans leurs relations économiques » à Washington, de nouvelles taxes douanières de 25% sur 16 milliards de dollars d’importations entraient en vigueur dans un sens comme dans l’autre.

Sur le front des banques centrales, la FED et la BCE ont tour à tour publié le compte-rendu de leur dernière réunion. Si celui de l’institution européenne exprime sans surprise la prudence de Francfort, les minutes de l’autorité monétaire américaine confirment l’imminence d’une prochaine hausse de taux, imposée par la forte croissance de la première économie mondiale, malgré le risque d’escalade dans les conflits commerciaux. Les investisseurs vont à présent surveiller une intervention de Jerome Powell à l’occasion du traditionnel rassemblement estival de Jackson Hole (Wyoming), laquelle ne devrait toutefois pas apporter beaucoup de nouveauté.

Graphiquement, l’Euro recouvre les pertes accumulées au plus fort de la crise turque pour se repositionner au contact de 1.1563, un support devenu résistance, laquelle plie mais ne rompt pas. Désormais en déficit de catalyseurs pour s’installer durablement au-delà de ce seuil, par ailleurs renforcé par le niveau de la moyenne mobile à 50 jours, le timing est bon pour initier ou renforcer une position baissière compatible avec la tendance de fond.