Malgré les menaces qui planent sur l'Union monétaire et une BCE prudente à l'extrême, la monnaie unique profite d'un regain d'appétit du risque et d'un manque de liquidités sur les changes pour prendre ses distances avec ses points bas annuels.

Suite à l'annonce du statu quo attendu de la Banque centrale européenne, son président Mario Draghi avait pourtant exprimé ses inquiétudes en conférence de presse, évoquant la faiblesse des indicateurs et des vents contraires.

Parmi eux, Donald Trump, sur le point de s'accorder avec Pékin, s'intéresse désormais à Bruxelles. Ainsi le président des Etats-Unis menace l'UE de nouveaux droits de douane sur 11 milliards de produits importés si elle n'interrompt pas ses subventions à Airbus, concurrent de la firme américaine Boeing.

Heureusement sur le plan politique, le nouveau report du Brexit au 31 octobre, bien qu'il prolonge une période d'incertitudes, donne un peu d'air aux 27, dont les chefs d'Etat ont multiplié les efforts pour éviter un no deal au cours des dernières semaines.

Côté macro, les statistiques américaines font meilleure mine, à l'image des inscriptions hebdomadaires au chômage, au plus bas depuis 1969, et des derniers indicateurs en matière d'inflation. Les prix à la consommation ont en effet progressé de +0.4% entre février et mars et les prix à la production de +0.6% sur la même période.

De quoi écarter, au moins provisoirement, le scénario d'une baisse de taux de la FED alors que les minutes de la dernière réunion de l'institution ont confirmé que l'orientation future du loyer de l'argent dépendra de l'évolution des données économiques.

Graphiquement, l'Euro accélère mais réintègre déjà une zone de pression où le rapport de force pourrait rapidement s'inverser. Sous 1.1334 et 1.1428 USD, nous privilégions toujours les ventes sur rebond.