Timide mais résiliente depuis le 1er octobre et ses points bas annuels, la monnaie unique profite des annonces de politique monétaire et de la victoire des Tories aux élections britanniques pour tester une zone de résistance.

La première vague d’achats fut d’abord motivée par la Réserve Fédérale. Si le statu quo de la banque centrale américaine était largement attendue, l’institut d’émission a surpris par la prudence de ses nouvelles projections (dot plot). En septembre dernier, 9 membres du FOMC sur 17 anticipaient un relèvement du loyer de l’argent compris entre 0.25 et 0.75% en 2020. En décembre, ils ne sont plus que 4 à prévoir un tour de vis l’année prochaine, lequel n’excèderait par ailleurs pas un seul quart de point. Malgré des prix à la consommation qui progressent de +2.1% sur un an au dernier pointage (contre +1.8% auparavant), Jerome Powell a estimé en conférence de presse qu’il souhaitait d’abord voir l’inflation persister, dans un contxte où le taux de chômage a atteint son plus bas niveau en 50 ans, avant d’envisager resserrer sa politique.

En Europe, la réunion de la BCE n’a soutenu la devise que provisoirement malgré l’optimisme de sa présidente. Pour sa première conférence de presse, Christine Lagarde s’est montrée positive, estimant voir des « signaux de stabilisation » et des « risques moins prononcés ».  Ceci faisait particulièrement écho à la nouvelle amélioration du moral des investisseurs allemands (ZEW) en décembre, dévoilée deux jours avant. Les divergences entre la FED et la BCE devraient néanmoins persister dans les mois qui viennent et continuer d’exercer une certaine pression sur la devise européenne.

Enfin la reconquête de Westminster par les Conservateurs britanniques permet au Premier ministre Boris Johnson d’envisager l’adoption de son accord de sortie par le Parlement, laquelle ouvrirait la voie à un divorce officiel le 31 janvier prochain au plus tard. Faut-il s’en réjouir ? Quoi qu’il en soit, le premier sondage sorti des urnes a donné un nouveau coup de fouet à la monnaie des Dix-Neuf, jusqu’ici pénalisée par l’impasse du Brexit.

Graphiquement, l’Euro s’est appuyé sur 1.1078 pour rebondir en quelques heures jusqu’à 1.1183, seuil inédit depuis Août dernier, et même au-delà. Les cours se heurtent désormais à une série d’obstacles techniques, lesquels nous offrent l’opportunité de nouvelles ventes sur rebond, cependant nous passerions neutres en cas de clôture quotidienne au-delà de 1.1242 USD.