Que les marchés montent ou baissent, le destin de l’Euro demeure. Vigueur du billet vert oblige, chacune des tentatives de rebond de la monnaie unique sont systématiquement recalées. Panique en Chine ou recul des valeurs refuges, le contexte ne change rien.

Derrière une telle tendance se cachent, comme très souvent, de nettes divergences de politique monétaire entre la FED et la BCE, lesquelles persistent et ne semblent pas sur le point de se résorber à court terme.

Si Christine Lagarde cultive l’optimise en ce début d’année, évoquant des risques conjoncturels « moins prononcés » après la trêve sino-américaine ou qualifiant de « positive » l’avancée des discussions commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis, les investisseurs sanctionnent cependant le manque d’imagination de l’institution qu’elle dirige. Car le constat est sans appel : malgré le recours à des taux négatifs accompagné d’un vaste arsenal de mesures exapnsionniste, la BCE, garante de la stabilité des prix, échoue depuis trop longtemps à honorer son mandat. A l’instar de leurs homologues japonais, les argentiers de Francfort ne parviennent plus à faire évoluer l’inflation au niveau de leur objectif (proche mais inférieur à 2%). Plus inquiétant encore, ils semblent désormais à court d’idées pour adapter leur stratégie de politique monétaire à pareil contexte.

En outre, les négociations houleuses qui s’annoncent entre Londres et Bruxelles dans le cadre du Brexit pourraient encore un peu plus pénaliser l’économie des Dix-Neuf dans les mois qui viennent. Le Conseil des gouverneurs s’en serait passé volontiers.

A l’inverse, l’Oncle Sam se frise la moustache. Sur fond d’apaisement des tensions commerciales, l’économie américaine accélère en 2020. Les indicateurs ISM (secteur manufacturier et services) enregistrent en janvier leur première hausse depuis juillet tandis que le secteur privé a créé 291k emplois sur la même période, un record en près de 5 ans qui surpasse largement le consensus des économistes (157k). Rien de nature à perturber le pilotage automatique de la Réserve Fédérale, laquelle devrait rester en retrait en cette année électorale.

Son président, Jerome Powell, a certes comparé le Coronavirus chinois à un « problème très sérieux » à l’occasion de sa dernière conférence de presse, cependant les récentes actions de la deuxième puissance mondiale, tant sur le plan sanitaire que monétaire, ont nettement fait reculer les inquiétudes au sujet de la croissance mondiale.

Graphiquement, l’Euro s’ancre autour de 1.10 USD mais ses assauts sont toujours contenus par de solides résistances à 1.1096 et 1.1219 USD. Fidèle à notre stratégie, nous privilégions les ventes sur rebond. Plus bas, les prochains objectifs à surveiller sont 1.0942 et 1.0899 USD.