Même en évoluant dans ses plus faibles niveaux en plus de deux ans, la monnaie unique peine à trouver du soutien. Les raisons de parier sur un rebond de l’Euro manquent à l’appel tandis que l’imminence d’un tour de vis outre-Atlantique n’entrave en rien la vigueur du Dollar.

Dans la foulée d’un communiqué accommodant de la BCE, son président Mario Draghi s’est voulu optimiste. L’économiste italien a en effet qualifié les risques de récession de « plutôt faibles » malgré une conjoncture « de pire en pire » et des perspectives d’inflation dégradées. Pourtant, le Conseil des gouverneurs a ouvert la porte à un nouvel assouplissement en vue de sa réunion de septembre, une annonce inédite depuis avril 2017. Les taux resteront par ailleurs à leur niveau actuel ou plus bas jusqu’à la mi-2020 au-moins tandis que Francfort va « examiner les options » à sa disposition pour soutenir la hausse des prix. « Un haut degré » d’assouplissement va rester nécessaire « pendant longtemps ».

L’arrivée de Boris Johnson à la tête du Royaume-Uni, le conflit commercial et le ralentissement mondial sont autant de menaces qui pèsent sur les statistiques économiques de l’Union monétaire, et tout particulièrement sur le secteur manufacturier allemand, l’un des moteurs de la région.

Les Etats-Unis s’en sortent mieux. La consommation des ménages soutient la croissance qui enregistre un score de +2.1% au deuxième trimestre en données annualisées. C’est certes moins bien qu’au T1 (+3.1%), ce qui va justifier une baisse de taux d’un quart de point de la Réserve Fédérale, mais c’est au-delà des attentes des économistes (+1.8%).

Graphiquement, l’Euro s’appuie sur un support-clé à 1.1130, non sans avoir enregistré un nouveau point bas annuel au moment de la publication du communiqué de la BCE. Les cours évoluent donc au sein d’une zone où il convient de rester vendeurs mais dans des proportions modérées avant une annonce importante. Ainsi, en cas de franchissement de ce niveau en clôture quotidienne, nous aurons l’opportunité d’encaisser des profits supplémentaires, à 1.10 USD notamment. A l’inverse, si la monnaie unique rebondit, alors nous aurons l’occasion de renforcer notre exposition dans le sens de la tendance de fond à 1.1204, 1.1271, voire 1.14 USD. Car quoi que dise la FED au terme de sa prochaine réunion, l’Europe reste à la traine. Donald Trump n’a sûrement pas fini de se plaindre de la force du billet vert.