Vindicatif sur Twitter et si prévenant entre quatre yeux, on ne présente plus la méthode Trump. Alors que le pensionnaire de la Maison-Blanche ne cesse de menacer ses partenaires commerciaux de nouvelles taxes douanières, qualifiant l'UE d'"ennemi" et accusant au passage Bruxelles de manipuler sa devise, la visite de Jean-Claude Juncker à Washington s’est soldée par un accord sans heurt qui fait la part belle au libre-échange transatlantique. Pas dupe, l’exécutif français, conscient que le contexte actuel ne peut justifier un volte-face aussi précipité, rejette la possibilité d’une telle entente et réclame des "clarifications" au président de la Commission européenne.

Du côté de la BCE, la réunion de juillet débouchant sur un statu quo attendu et la conférence de presse de Mario Draghi n’ont pas fait émerger d’élément nouveau. Une date à classer dans la longue liste des évènements sans intérêt majeur tandis qu’aucune hausse de taux n’est attendue du côté de Francfort avant l’automne 2019.

Lors d’une audition au Congrès, Jerome Powell n’avait au contraire laissé planer aucun doute quant à l’intention de la banque centrale de poursuivre son entreprise de normalisation. Le président de la FED estime que les risques pour l’économie américaine sont « à l’équilibre » malgré l’hypothèse d’une escalade dans la guerre commerciale, se félicitant au passage de la solidité de la croissance de la première économie mondiale.

En guise de confirmation, le PIB de l’Oncle Sam enregistre au deuxième trimestre un bond spectaculaire de +4.1% en données annualisées selon une première estimation, un chiffre inédit depuis 2010.

Graphiquement, en données quotidiennes, l’Euro repasse sous ses moyennes mobiles à 20 et 50 jours dans une dynamique de moyen terme globalement baissière. Notre support à 1.1538 pourrait être rapidement testé, même si aucun catalyseur sérieux ne semble, au moins pour le moment, en mesure de faire céder ce niveau.