Du côté de Londres d’abord, les députés reprennent progressivement le contrôle. D’abord sanctionné d’un outrage au Parlement pour ne pas avoir publié l’intégralité de l’avis juridique sur l’accord avec l’UE, le gouvernement a également dû céder la possibilité offerte à la Chambre basse de déposer des amendements. Face à la fronde de Westminster, Theresa May vient d’annoncer le report du vote initialement prévu le 11 Décembre et destiné à ratifier l’entente, promettant de retourner à Bruxelles réclamer « des garanties supplémentaires » sur le filet de sécurité prévu pour l’Irlande du Nord. Sur le front macro, la croissance de l’activité des services britanniques, locomotive du pays, enregistre son plus faible niveau depuis le référendum sur le Brexit.

De l’autre côté de l’Atlantique, l’arrestation pour fraude d’une importante responsable de la société chinoise Huawai fait craindre une nouvelle escalade dans les tensions sino-américaines tandis que l’écart de rendement entre l’obligation américaine à 10 ans et celui de son homologue à 2 ans se réduit significativement, un phénomène souvent annonciateur de secousses boursières. Au niveau des indicateurs économiques, l’Oncle Sam publie d’ailleurs un rapport mensuel sur l’emploi en-deçà des attentes pour Novembre, bien que les analystes attribuent cette déception à une météo capricieuse.

Au Japon, le gouverneur de la banque centrale (BoJ) Haruhiko Kuroda a aidé le Yen à se détendre à nouveau en répétant que l’institut d’émission n’augmenterait pas les taux prématurément. Une telle décision, qui serait de nature à offrir à la BoJ une marge de manœuvre en cas de ralentissement brutal, éloignerait la troisième économie mondiale de son objectif d’inflation de 2%.

Mais le principal mouvement de ces dernières séances a été observé sur le Dollar canadien alors que la Bank of Canada a surpris les économistes par un ton bien plus prudent qu’anticipé face à la baisse du pétrole et au contexte commercial mondial. La prochaine hausse de taux, soit la sixième depuis juillet 2017, jusqu’ici prévue par le consensus en janvier prochain, pourrait être différée.

Cette semaine, les cambistes prendront connaissance des chiffres américains de l’inflation mardi et mercredi (hausse des prix à la production et à la consommation) ainsi que de celui des ventes aux détails vendredi, baromètre de la consommation, le moteur de la première économie mondiale. Sur le plan monétaire, la BCE et la BNS se réuniront jeudi.

Graphiquement, l’Euro poursuit une progression horizontale et reste coincé entre 1.1476 et 1.1224. Les acheteurs sont actuellement plus nombreux sur le marché des traders particuliers mais les échanges restent équilibrés.

De son côté, le Pound continue d’accuser le coup en franchissant nettement le support que nous évoquions la semaine passée (1.2692 USD). S’il sauve les apparences pour le moment, en préservant 1.255 en clôture quotidienne, 9 particuliers sur 10 investis sur le cable sont acheteurs et une poursuite du recul de la paire semble plus que probable dans le contexte fondamental actuel.

Le Franc affirme progressivement sa solidité et la paire EUR/CHF menace désormais d’attaquer un seuil critique à 1.1192 CHF tandis que 90% des investisseurs retail basculent côté acheteur. Une rupture du support suivi d’une intervention de la BNS dans les points bas annuels constitue donc un scénario crédible à court terme. Pour rappel, un Franc trop cher pénalise le commerce extérieur, dont la Suisse, qui vient d’enregistrer ne contraction de son PIB au troisième trimestre, est très dépendante.



Enfin le Yen poursuit sa consolidation entre 112.50 et 114 JPY pour 1 Dollar US, à proximité de ses points bas annuels. Les investisseurs particuliers continuent de se ruer à la vente du couple USD/JPY à chaque nouveau rallye et un nouveau test de 114, voire 114.50 JPY reste une hypothèse valable à moyen terme.