A la suite de cette initiative, le titre Oslo Bors progressait vers 12h10 GMT de 3,23%, à 160 couronnes, évoluant au-dessus de la nouvelle proposition d'Euronext, ce qui suggère que les investisseurs anticipent une surenchère de Nasdaq. A Paris, l'action Euronext avançait de 0,47%, sous-performant le SBF 120 (+0,76%).

L'opérateur des Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne et Dublin, qui réaffirme que sa proposition a déjà la soutien de 50,5% des d'actionnaires d'Oslo Bors, précise dans un communiqué que la période d'acceptation de son offre a été prolongée de quatre semaines, jusqu'au 11 mars.

Lors d'une conférence de presse organisée à Oslo, Stéphane Boujnah, PDG d'Euronext a souligné que 38% des actionnaires d'Oslo Bors avaient prolongé jusqu'en décembre 2019 leur engagement en faveur de l'offre de l'opérateur paneuropéen, qui détient déjà directement 5,3% de la Bourse d'Oslo.

La nouvelle offre d'Euronext valorise la Bourse d'Oslo, l'un des derniers opérateurs boursiers indépendants en Europe, à environ 6,79 milliards de couronnes norvégiennes (691 millions d'euros).

Interrogée par Reuters, Bente Landsnes, directrice générale d'Oslo Bors, a cependant dit qu'elle restait convaincue que Nasdaq serait le meilleur actionnaire de contrôle de l'entreprise.

"Nous avons mené une étude approfondie de qui serait le meilleur propriétaire et nous nous en tenons à nos conclusions. Nous n'avons pas eu de contact avec Euronext depuis que notre conseil s'est prononcé en faveur de l'offre du Nasdaq", a-t-elle ajouté.

Le 30 janvier, Nasdaq, qui détient déjà les marchés actions danois, finlandais, suédois, islandais et des trois pays baltes, avait déclenché les hostilités en lançant une contre-offre à 152 couronnes sur la Bourse norvégienne, après la première proposition de 145 couronnes annoncée mi-janvier par Euronext..

REMPLIR LES CONDITIONS DE L'OFFRE

L'opérateur américain a reçu le soutien du conseil d'administration d'Oslo Bors dès l'annonce de son offre. Il peut également se prévaloir de celui la banque norvégienne DNB, premier actionnaire de la Bourse d'Oslo avec une participation proche de 20% - qui vient de réaffirmer ce soutien - et de celui de deux autres actionnaires détenant des participations respectives de 10% et 1,6%.

Dans son communiqué, Euronext prend note que le conseil d'Oslo Bors a décidé de soutenir l'offre de Nasdaq, confirmant que ce conseil ne lui a à aucun moment suggéré qu'il était favorable à une offre révisée.

"Euronext a cependant été encouragé par un large soutien qui s'exprime pour son projet avec Oslo Bors à la suite d'un dialogue avec un grand nombre d'acteurs de marché de premier plan en Norvège", ajoute l'opérateur, soulignant qu'il restait ouvert à la discussion avec tous les actionnaires de sa cible ainsi qu'avec son conseil d'administration.

"Nous maintiendrons une très forte présence d'Oslo Bors dans l'écosystème local, ce qui est très important pour l'entreprise (...) Oublions vite ces cinq dernières semaines et concentrons nous sur la manière de développer les liens entre Oslo Bors, DNB et l'écosystème", a souligné Stéphane Boujnah.

Euronext prévoit par ailleurs de nommer la directrice générale d'Oslo Bors à son directoire, où elle se verrait confier le pilotage de toutes les opérations liées aux matières premières, et d'inviter "une figure de premier plan de la finance norvégienne" à son conseil.

Une source proche du dossier avait dit à Reuters il y a deux semaines que les actionnaires qui s'étaient engagés à vendre à Euronext ne pourraient apporter leurs titres au Nasdaq que si certaines conditions de l'offre de la Bourse paneuropéenne - comme un feu vert des autorités - n'étaient pas remplies.

Tout accord de rachat d'Oslo Bors devra nécessairement être avalisé par le ministère des Finances norvégien et par la Finanstilsynet (FSA), le régulateur financier du pays.

A ce sujet, Stéphane Boujnah a déclaré que la dialogue mené avec le ministère et la FSA le rendait confiant sur la possibilité de voir le processus de rachat d'Oslo Bors être mené dans le respect de la réglementation, ajoutant que la transaction pourrait être finalisée vers la mi-mai ou la mi-juin.

Il a également dit qu'Euronext était prêt à être le propriétaire de la Bourse d'Oslo tout en composant avec des actionnaires minoritaires.

(Avec la contribution de Pascale Denis à Paris et de Gwladys Fouche à Oslo, édité par Jean-Michel Bélot)

par Benoit Van Overstraeten et Terje Solsvik