À Paris, l'indice CAC 40 recule de 2,13% à 5.244,94 points vers 9h20 GMT. À Francfort, le Dax perd 1,72% et à Londres, le FTSE cède 1,78%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 1,85%, le FTSEurofirst 300 1,77% et le Stoxx 600 1,98%, revenant à son plus bas niveau depuis le 5 juin.

L'indice MSCI Monde recule de 1,18%, à un plus bas depuis la mi-juin, tandis que celui des marchés actions émergents perd 2,03%, accusant sa plus forte baisse en trois mois.

Les Bourses mondiales sont toujours ébranlées par la décision du président américain d'imposer à compter du 1er septembre de droits de douane de 10% sur les 300 milliards de dollars d'importations chinoises encore non taxées.

Vendredi, le CAC 40 a chuté de 3,57%, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le 24 juin 2016 - au lendemain du vote britannique en faveur du Brexit - et le Stoxx 600 a perdu 2,41%.

Une escalade des tensions commerciales est "particulièrement inquiétante alors que l'économie mondiale est fragile, il faut espérer que tout ceci ne soit que tactiques de négociations" déclare Stéphane Déo chez LPBPAMI. "La crainte principale est que nous entrions dans une période longue de tensions fortes comme actuellement, dans ce cas l’économie serait très affectée", .

Les résultats définitifs des enquêtes PMI sont venus assombrir un peu plus le tableau puisque le secteur privé allemand a connu en juillet son rythme d'activité le plus faible en plus de six ans, dénotant une entame difficile pour la croissance du troisième trimestre.

La nervosité des places européennes s'illustre par la remontée de l'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50, qui prend 14,03% à un plus haut de janvier.

VALEURS

Les inquiétudes sur le commerce entraînent un mouvement général de ventes sur le marché actions, avec plus de 90% des valeurs de l'indice paneuropéen Stoxx 600 qui sont en baisse.

Les ressources de base, dont la Chine est un gros consommateur, sont particulièrement pénalisées : l'indice Stoxx du secteur lâche 3,42% et ArcelorMittal (-5,44%) accuse la plus forte baisse du CAC 40 à Paris.

Les valeurs technologiques et du luxe sont également vendues : LVMH et STMicroelectronics perdent respectivement 3,95% et de 4,11%.

A la Bourse de Londres, HSBC rétrograde de 1,56%. La banque britannique a annoncé lundi avoir remercié son directeur général, en poste que depuis 18 mois, en raison de la nécessité d'accélérer la mise en oeuvre des priorités stratégiques.

Unique valeur du SBF 120 en hausse, Renault grappille 0,20%, après avoir pris jusqu'à 2,2%, encouragé par les déclarations de Mike Manley, administrateur délégué de Fiat Chrysler Automobiles (FCA), qui a annoncé que le constructeur italo-américain était prêt à discuter alliance avec des concurrents, le constructeur français en tête, tout en ajoutant que le groupe pouvait également poursuivre sa route en solo.

EN ASIE

Les marchés asiatiques ont de nouveau affiché un repli marqué, assommés par la nouvelle escalade dans le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine. A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a perdu 1,74%, à un plus bas de deux mois, pénalisé en outre par le renchérissement du yen. Le CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale a cédé 1,91% à l'approche de la clôture.

En plus des inquiétudes sur le commerce, les dernières statistiques aussi bien en Chine qu'au Japon ont montré un ralentissement de l'activité du secteur des services le mois dernier, selon les enquêtes réalisées auprès des directeurs d'achats.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) lâche 1,84%.

La Bourse de Hong Kong a abandonné 2,79%, à un creux de sept mois, alors que les manifestations antigouvernementales se poursuivent avec une grève générale menaçant de paralyser une partie du centre financier asiatique.

A WALL STREET

La Bourse de New York a encore baissé vendredi, le regain de tension sur le commerce et des signes d'un ralentissement du marché de l'emploi aux Etats-Unis ravivant les craintes pour la croissance.

L'indice Dow Jones a cédé 0,37%, le S&P-500 a perdu 0,73% et le Nasdaq Composite a reculé de 1,32%.

L'indice Stoxx de la technologie, secteur très exposé à la Chine, a perdu 1,68%, pénalisé notamment par Apple (-2,12%) et les fabricants de semi-conducteurs comme Intel (-1,66%) ou Nvidia (-2,26%).

TAUX

L'aversion pour les actifs risqués favorise les obligations et pèse sur leurs rendements: celui des Treasuries à 10 ans perd près de 10 points de base à 1,7565%, un plus bas depuis le 9 novembre 2016 et l'élection de Donald Trump.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, suit la même trajectoire. Il perd trois points de base, à -0,52%, un nouveau plus bas historique.

Le rally du marché entraîne le rendement de l'emprunt allemand à 30 ans en territoire négatif, à -0,026%.

CHANGES

Sur le marché des changes, le yen joue son rôle de valeur refuge, s'appréciant de 0,61%, à un plus haut de sept mois face au dollar. Le franc suisse, également recherché, gagne 0,56% face au billet vert.

La Chine a laissé lundi le yuan enfoncer le seuil clé de 7 pour un dollar pour la première fois depuis la crise financière il y a 11 ans, faisant craindre que le conflit commercial entre Pékin et Washington ne se déplace sur le terrain des changes.

Le dollar se stabilise face à un panier de devises internationales après avoir reculé en début d'échanges à un plus bas de 10 jours avec la baisse des rendements obligataires.

PÉTROLE

Les cours du brut sont de nouveau pénalisés par le risque d'intensification de la guerre commerciale qui limiterait la demande d'énergie.

Le Brent perd 1,55% à 60,93 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,47% à 54,84 dollars.

MÉTAUX

L'or profite aussi de son statut d'actif refuge et monte à un plus haut de six ans à 1.457,80 l'once.

(Édité par Véronique Tison)

par Laetitia Volga