Sur l'ensemble de la semaine, ses trois grands indices finissent pareillement stationnaires.

Le président américain Donald Trump s'est dit prêt à imposer des droits de douane sur 500 milliards de dollars supplémentaires (429 milliards d'euros) de marchandises importées de Chine par les Etats-Unis.

De telles déclarations, après que Pékin et Washington se furent imposés mutuellement des droits de douane sur 34 milliards de dollars de leurs importations respectives, ne sont pas du goût des investisseurs.

Donald Trump a par ailleurs accentué vendredi ses critiques de la politique de relèvement des taux de la Réserve fédérale (Fed), affirmant qu'elle retirait "l'avantage concurrentiel important" dont bénéficient les Etats-Unis et qu'elle pourrait affecter l'économie américaine.

Les rendements des emprunts longs américains ont monté, les traders imaginant que les dernières déclarations présidentielles pourraient inciter Jerome Powell, le président de la Fed, à y regarder à deux fois avant de poursuivre le cycle de hausse des taux, ce qui aurait sans doute pour effet de renforcer les pressions inflationnistes.

En conséquence, la pente de la courbe des rendements s'est le plus accentuée depuis plus de trois semaines. Les échéances longues ont monté, tandis que les échéances courtes sont restées stables. Le "spread" entre le cinq et le 30 ans a atteint un pic de trois semaines et celui entre le deux et le 10 ans a été au plus haut depuis 10 jours.

Malgré tout, les anticipations des traders sur la poursuite du cycle de resserrement monétaire n'ont guère évolué. La probabilité d'une quatrième hausse en décembre a un peu augmenté, à 55,59% contre 53,69% jeudi, au vu des anticipations implicites des traders reflétées dans l'évolution des futures.

Donald Trump est inquiet que la Fed songe à relever les taux encore deux fois cette année, a déclaré à la chaîne CNBC un haut fonctionnaire de la Maison Blanche.

"Qu'un président s'exprime sur la Fed, ce n'est pas banal", a dit David Carter (Lenox Wealth Advisors). "Ne pas faire comme tout le monde, ça peut avoir du bon mais en faire trop, ça peut faire du dégât; on en est peut-être arrivé à ce point au vu des déclarations sur Poutine, les droits de douane et la Fed".

L'indice Dow Jones a perdu 6,38 points (0,03%) à 25.058,12 points. Le S&P-500 a cédé 2,66 points (0,09%) à 2.801,83 points. Le Nasdaq Composite a laissé 5,1 points (0,07%) à 7.820,2 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a gagné 0,15%, le S&P 0,02%, tandis que le Nasdaq a cédé 0,07%.

Sur le front des résultats de sociétés, les analystes estiment que les bénéfices des entreprises du S&P-500 auront augmenté de 22% au deuxième trimestre, alors qu'ils anticipaient une hausse de 20,7% le 1er juillet, selon Thomson Reuters I/B/E/S. Pour l'instant, 87 sociétés du S&P-500 ont publié leurs comptes et 83,9% ont battu le consensus.

Aux valeurs, Microsoft a gagné 1,8%, principal soutien des indices S&P-500 et Nasdaq. Le groupe de Redmond a annoncé jeudi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, grâce à sa plate-forme de services Azure et à sa suite de logiciels Office 365.

Microsoft est dans la course avec Apple (-0,23%) et Amazon.com (+0,04%) pour décrocher le titre de la première société qui aura atteint le millier de milliards de dollars de capitalisation.

En revanche, General Electric a lâché 4,44%, plus forte perte du S&P-500, le conglomérat industriel ayant annoncé vendredi un recul plus limité que prévu de son bénéfice au deuxième trimestre mais également revoir en légère baisse son objectif de génération de trésorerie, soulevant des inquiétudes sur ses perspectives pour l'année.

Honeywell International a publié vendredi un bénéfice supérieur aux attentes au deuxième trimestre grâce à la hausse de la demande dont a profité sa division aérospatiale et a relevé sa prévision de bénéfice par action 2018 pour la troisième fois.

L'action a progressé de 3,8%.

Schlumberger a dit prévoir une croissance à deux chiffres des revenus générés par ses activités à l'étranger en 2019, estimant qu'une reprise des marchés pétroliers internationaux était en cours.

L'action a rétrogradé de 1,24%.

Le volume a été de six milliards de titres échangés, en deçà de la moyenne de 6,42 milliards des 20 dernières séances.

Les dernières déclarations de Donald Trump sur les taux ont en toute logique fait tomber le dollar, alors qu'il avait atteint un pic d'un an la journée précédente.

L'indice du dollar, mesurant l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, a effacé trois jours de gains. Face au yen, le dollar a subi son recul le plus marqué depuis février.

L'indice du dollar cédait 0,77% à 94,417 après un plus haut d'un an de 95,62 inscrit jeudi.

(Avec Kate Duguid et James Thorne)

par Amy Caren Daniel et Stephen Culp