Zurich (awp) - L'érosion pratiquement généralisée de l'extraction et de la transformation de matières premières par le béhémoth du secteur Glencore au premier semestre traduit une volonté du colosse zougois de préserver ses ressources dans l'attente de jours meilleurs.

Le rapport de production diffusé vendredi indique qu'une majorité des sites d'extraction sont restés en activité, nonobstant des interruptions temporaires pour se conformer aux directives locales ou nationales, ou encore dans l'attente d'une amélioration des conditions de marché.

La mine de cuivre de Mopani fait toujours l'objet d'un bras de fer avec les autorités zambiennes, qui refusent la suspension des activités du site pour procéder à des travaux de maintenance.

Dans le charbon, le site colombien de Prodeco est en passe d'ajuster ses plans aux difficultés structurelles de la houille outre-Atlantique, encore exacerbées par la pandémie. Glencore a là également demandé aux autorités de pouvoir placer la mine en maintenance.

Face à la paralysie des transports induite par le coronavirus au niveau mondial, les projets pétroliers au Tchad ont aussi été mis entre parenthèse depuis fin avril et jusqu'à une date qui reste à déterminer.

Les activités dans les alliages ferreux en Afrique du Sud, confrontées à une concurrence acharnée et à un envol du prix du courant, font l'objet de considérations en vue d'une optimisation de la structure de coûts. Glencore précise à ce sujet n'écarter pour l'heure aucune alternative.

"Je suis particulièrement heureux de constater une robuste performance opérationnelle à Katanga (en République démocratique du Congo), dont la montée en puissance doit déboucher sur une pleine utilisation des capacités d'ici la fin de l'année", insiste néanmoins le directeur général, Ivan Glasenberg, cité dans le communiqué.

Pas de rattrapage en vue

Dans l'intervalle, les volumes de production de l'écrasante majorité des matières premières exploitées par Glencore ont fondu, comme neige au soleil notamment pour le cobalt (-33%) et pour le ferrochrome (-42%). L'extraction de nickel a stagné sur un an tandis que celle de zinc s'est enrobée de 3%.

Parmi les principales sources de revenus, les volumes de charbon se sont affaissés de 15% à 58,1 millions de tonnes et ceux de cuivre de 11% à 588'100 tonnes.

La part dévolue à Glencore dans des projets pétroliers a enflé de 17% à 2,6 millions de barils.

A l'exception du nickel et du charbon, pour lesquels les objectifs ont été revus à la baisse sur l'ensemble de l'exercice, Glencore maintient en l'état sa feuille de route. La direction semble ne pas anticiper de mouvement de rattrapage sur la seconde moitié de l'année. En comparaison annuelle, seule la production de zinc doit prendre l'ascenseur.

La crise sanitaire n'empêche pas le groupe de revoir à la hausse son ambition de rentabilité dans le négoce. L'excédent d'exploitation (Ebit) dans ce segment doit s'établir en 2020 dans le haut de la fourchette de 2,2 à 3,2 milliards de dollars établie à long terme.

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