Zurich (awp) - Le mastodonte des matières premières Glencore a essuyé sur les six premiers mois de l'année une perte sèche de 2,60 milliards de dollars, contre un bénéfice de 226 millions sur la même période un an plus tôt. Face à l'envol de l'endettement, l'organe de surveillance retire sa proposition de dividende au titre de 2019.

La décision de placer de nombreuses activités minières en maintenance a notamment engendré un correctif de valeur de 3,2 milliards de dollars.

Hors facteurs jugés exceptionnels, Glencore revendique un bénéfice net de 0,8 million.

Le chiffre d'affaires total a fondu à périmètre constant d'un bon tiers à 70,97 milliards. Le produit du négoce a chuté de 97,95 à 62,03 milliards et celui de la production de 20,49 à 17,95 milliards.

Sur le plan opérationnel, le résultat opérationnel (Ebit) a fondu d'un tiers à 1,47 milliard. L'excédent de 2,0 milliards dégagé dans le négoce, réalisé notamment grâce à volatilité élevée des prix des hydrocarbures, a partiellement compensé le déficit de 543 millions des activités d'extraction et de transformation.

Actionnaires à la diète

Revendiquant un modèle d'affaires rentable et une confortable réserve de liquidités, le conseil d'administration juge toutefois qu'il serait "inapproprié" de procéder au versement d'un dividende en 2020.

La multinationale zougoise avait jusqu'ici maintenu le suspens autour de la rémunération de 20 cents par action au titre de l'exercice écoulé, initialement proposée malgré une perte comptable de plus de 400 millions. Glencore en avait toutefois déjà gelé le règlement fin mars, se réservant alors la possibilité de retirer sa proposition.

L'accent sera plutôt exercé sur l'allègement de l'endettement net, qui a enflé de plus de deux milliards depuis fin décembre pour s'établir fin juin à 19,70 milliards. L'objectif sera de ramener ce fardeau dans le couloir de 10 à 16 milliards établi pour le long terme d'ici la fin de l'année.

"Nous demeurons concentrés sur la création de valeur à long terme pour nos actionnaires", assure néanmoins le patron de longue date Ivan Glasenberg.

Ambitions intactes

En termes d'objectifs pour l'ensemble de l'exercice, Glencore avait déjà, il y a une semaine, relevé son ambition d'Ebit dans le négoce dans le haut de la fourchette de 2,2 à 3,2 milliards établie pour le long terme, à l'occasion de la publication de son rapport de production.

L'excédent brut (Ebitda) total doit atteindre 10,5 milliards, sur la base des volumes d'extraction visés et des tarifs en vigueur en juillet. Les activités industrielles doivent contribuer à hauteur de 7,5 milliards et les activités de négoce à hauteur de 3,0 milliards. Le flux de trésorerie doit afficher un solde positif de 4,1 milliards.

A l'approche de la mi-journée sur la place londonienne, la cotation primaire de Glencore abandonnait 4,9% à 186,54 pence, dans un FTSE-100 en recul de 1,28%.

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