* CA et bénéfice opérationnel supérieurs aux attentes en 2018

* Bénéfice net inférieur au consensus avec la fermeture de Dundee

* Michelin prévoit une hausse du résultat opérationnel en 2019

* Derniers résultats annuels présentés par Jean-Dominique Senard (Actualisé avec conférence de presse, précisions)

PARIS, 11 février (Reuters) - Michelin a fait état lundi d'un chiffre d'affaires et d'un résultat opérationnel légèrement supérieurs aux attentes en 2018 malgré un lourd effet de changes, la baisse du marché chinois et l'impact de la fermeture annoncée d'une usine en Ecosse.

Le spécialiste des pneumatiques a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 22,03 milliards d'euros, en hausse de 0,3% en données publiées et en croissance de 4,1% si l'on exclut un effet de changes négatif qui a atteint l'an dernier 838 millions.

Le résultat opérationnel, dit "des secteurs", a progressé quant à lui de 1,2% à 2,78 milliards d'euros, les hausses de tarifs et la montée en gamme du groupe - les grands pneus de 18 pouces et plus représentent désormais 39% des ventes de la marque Michelin - ayant compensé un effet matières premières négatif de 158 millions.

Ces deux chiffres sont supérieurs au consensus Infront Data pour Reuters qui donnait un chiffre d'affaires de 21,74 milliards d'euros et un bénéfice opérationnel de 2,679 milliards.

"Ces résultats confirment clairement le bien-fondé de la stratégie du groupe axée sur une présence équilibrée sur tous les segments du marché du pneu", a déclaré Jean-Dominique Senard au cours d'une conférence de presse.

Le président de Michelin n'a pas caché son émotion à présenter ses derniers résultats annuels puisqu'il cédera en mai prochain les rênes du pneumaticien clermontois à Florent Menegaux, qui l'a remercié chaleureusement lors de la présentation. Jean-Dominique Senard sera alors président à plein temps de Renault, un poste auquel il a succédé en janvier à Carlos Ghosn.

Prié de dire, en marge de la présentation des résultats, s'il n'était pas difficile de jongler avec ses deux casquettes de présidents, il a répondu: "J'ai de la réserve."

Il a ajouté au cours de la conférence de presse que la transition se faisait "en douceur", et qu'il serait également présent lors de la prochaine journée investisseurs que le groupe a programmée le 4 avril.

Le bénéfice net, part du groupe, de Michelin a en revanche reculé de 1,3% l'an dernier à 1,68 milliard d'euros à cause des coûts engagés pour la fermeture du site de Dundee, prévue à l'horizon 2020. Les analystes attendaient une hausse du bénéfice net à 1,73 milliard.

Pour 2019, Michelin a dit s'attendre à une nouvelle hausse de son résultat opérationnel des secteurs, hors effets de changes, et à une génération de cash-flow libre structurel supérieure à 1,45 milliard d'euros, malgré un contexte de marché qui s'annonce difficile et contrasté.

Cette génération de cash-flow doit permettre au groupe de réduire un ratio d'endettement qui a bondi l'an dernier à 31%, son plus haut niveau depuis au moins sept ans, dans le sillage des nombreuses acquisitions qu'il a réalisées en 2018 dans le cadre de sa stratégie d'équilibre entre les segments de marché et les géographies.

Les changes devraient avoir cette année un impact inverse à celui de l'an dernier, légèrement positif au vu des parités de janvier, et les matières premières un effet négatif de 100 millions d'euros environ.

Le concurrent américain Goodyear a pour sa part été sanctionné en Bourse pour avoir publié en février des résultats trimestriels inférieurs aux attentes. (Gilles Guillaume et Laurence Frost, édité par Benjamin Mallet)

Valeurs citées dans l'article : Michelin, Renault, Goodyear Tire & Rubber Company (The)