Les ventes du fabricant des sacs Kelly ont grimpé de 11,6% à taux de change constants en début d'année, après une hausse de 9,6% au dernier trimestre de 2018 et de 10,4% sur l'ensemble de l'exercice précédent.

Le chiffre d'affaires a atteint 1,61 milliard d'euros, en hausse de 16% en données publiées.

Cette performance place une fois encore Hermès parmi les meilleures performances du luxe, aux côtés de LVMH et Kering.

Les ventes ont décollé de 16,9% en Asie-Pacifique, portées par les fêtes du nouvel an chinois et par une "progression à deux chiffres également" à Hong Kong, Taiwan et Macao.

La maroquinerie a brillé, avec une hausse de 12,5% et de "fortes livraisons", a précisé le directeur financier du groupe, Eric du Halgouët, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Hermès, dont l'offre de sacs demeure inférieure à la demande, continue d'accroître ses capacités de production en France avec l'ouverture d'une 20e maroquinerie prévue pour 2021.

L'objectif de croissance annuelle de cette division reste de l'ordre de 10%, avec une progression des volumes d'environ 7% et une hausse de prix de 3%, a précisé le directeur financier.

Les vêtements et accessoires ont encore une fois signé une très solide performance (+13,4%) tandis que la soie est restée très ralentie (+2,5% après une hausse de 3,2% en 2018).

MOINS DE CRAVATES ET DE FOULARDS

La cravate, jugée trop formelle, souffre des nouvelles habitudes vestimentaires des jeunes consommateurs du luxe.

Pour limiter les effets de cette érosion, Hermès mise sur de nouveaux formats destinés aux hommes, comme les foulards.

Du côté des célèbres "carrés", les ventes ont pâti du "succès moins marqué des créations des dernières collections", mais le groupe mise sur ses nouvelles collections, matières et formats pour redynamiser les ventes.

Hermès profite, comme Louis Vuitton ou Gucci, d'un boom des achats de produits de luxe en Chine, encouragé par de moindres écarts de taux de changes et par les mesures de Pékin visant à favoriser la consommation intérieure (baisse de la TVA, contrôles et lutte conte les "daigous", ces acheteurs qui revendent sur des plates-formes chinoises des produits achetés à l'étranger).

Le succès de l'ouverture du site de ventes en ligne d'Hermès en Chine en 2018 a également joué.

L'envolée des ventes en Asie et leur forte progression en Europe (+9,5%) et aux Etats-Unis (+9,8%) ont permis de compenser leur faiblesse en France (+1,4%) où le trafic a baissé dans les magasins parisiens en raison des manifestations des "Gilets jaunes".

"Hermès signe un très solide début d'année avec un 'mix' positif. La rentabilité en Asie hors Japon est supérieure à celle d'autres régions et la maroquinerie, la plus rentable, a plus progressé que la moyenne", note Rogerio Fujimori, analyste de RBC. Ces éléments positifs devaient permettre de limiter les effets négatifs des couvertures de change attendus sur les marges cette année, ajoute-t-il.

En Bourse, le titre Hermès était stable (-0,19%) à 617,8 euros à 12h00, après avoir touché un nouveau sommet à 622,00 euros en début de séance. Il s'adjuge 27,9% depuis le début de l'année, malgré des multiples de valorisation les plus élevés du secteur (39,06 fois les bénéfices estimés pour 2020, contre 22,3 pour LVMH ou 20,6 pour le suisse Richemont.

(Edité par Matthieu Protard)

par Pascale Denis