Porté par ses activités digitales, HighCo a réalisé un bon premier semestre 2019 avec une accélération de sa croissance organique et de ses résultats opérationnels. Le Groupe compte accélérer au second semestre et réaliser une 7ème année de croissance rentable consécutive. Côté actionnariat, rien de bien nouveau pour l’instant. Entretien avec sa Directrice Générale, Cécile Collina-Hue.

Cécile Collina-Hue, pouvez-vous nous rappeler l’activité et la stratégie d’HighCo ?

"Expert en data marketing et en communication, le métier d’HighCo consiste à aider les marques et les enseignes à influencer le comportement du consommateur au travers de leur stratégie marketing, d’offres promotionnelles, de coupons de réduction, d’offre de remboursement, de jeux concours, de programmes de fidélisation, etc. Notre stratégie comporte deux axes : poursuivre la digitalisation de notre activité, qui a dépassé les 50% en 2018, et développer notre maîtrise de la data".

HighCo vient de publier ses résultats semestriels. Qu’en retenez-vous ?

"Tout d’abord, l’accélération de notre activité, avec une marge brute de 48,2 M€, en hausse de 11,6%, dont 3,5% en organique. Le phénomène d’accélération de notre croissance interne trimestre après trimestre s’explique par le poids croissant du Digital dans notre activité. Au second trimestre, notre offre Digital a affiché une croissance organique de plus de 10% et représenté 56% de notre activité. Notre profitabilité opérationnelle profite de la croissance de l’activité, avec un ROC de 12 M€ au semestre, en hausse de 17%. Notre résultat net part du groupe, à 6,56 M€, ne progresse que de 2% car nous avions bénéficié d’un Crédit d’Impôt Recherche important un an plus tôt. Nous sommes très confiants sur la poursuite de cette dynamique et même son accélération sur la deuxième partie de l’année, ce qui nous permet de revoir en hausse notre objectif annuel de croissance organique, qui devrait dépasser les 3,7%. Un effet mécanique d’amélioration de notre marge opérationnelle annuelle est également attendu".

 
Quelles sont les principales tendances observées par HighCo sur ses marchés ?

"Le retail alimentaire poursuit sa mutation, avec une croissance des formats proximité, e-commerce et enseignes à marques propres au détriment des hypermarchés. Nous observons également un renforcement des investissements stratégiques autour du e-commerce, notamment par la poursuite des alliances avec les pure players du e-commerce. L’omnicanal doit donc être au cœur de notre offre, de même que le mobile, qui continue à progresser dans les usages, notamment transactionnels, et représente, avec le social media, la plus importante progression des investissements publicitaires. Autre sujet qui a beaucoup occupé les marques et les retailers ces derniers mois, la mise en place de l’encadrement législatif des promotions. Son bilan apparaît mitigé, avec peu de redistribution de valeur sur les producteurs agricoles, une bascule des investissements promotionnels sur des produits non concernés par la loi ou sur des mécaniques promotionnelles alternatives, comme les coupons de réduction, les ventes à primes et les programmes de fidélité. Notre offre a dû s’ajuster avec cette réforme avec, globalement, un effet peu significatif sur notre niveau d’activité. Dans ce contexte, l’innovation, majoritairement tirée par un écosystème de start-up en pleine croissance, est plus que jamais au cœur des enjeux pour l’ensemble des acteurs qui explorent différents modèles. Les valorisations actuelles rendent très difficiles les acquisitions, ce qui incite les acteurs du marché à procéder différemment, en participant à des start-up studio, des concours de start up, ou en mettant en place des programmes d’intrapreneuriat".

La France représente 74% de votre activité et pèse de plus en plus dans le Groupe. Quelle est votre stratégie à l’international et en matière de croissance externe ? 

"L’international a été source de difficultés historiquement pour HighCo, donc hormis la Belgique qui reste significative pour le groupe, nous ne projetons pas d’expansion organique ou externe à l’international dans les deux-trois prochaines années. Sur notre périmètre géographique actuel en revanche, nous sommes en recherche active de prise de participation ou d’acquisition dans le digital, le mobile et la data, à l’image de notre dernière acquisition réalisée en 2018 : Useradgents, une agence de marketing mobile".

L’actionnariat d’HighCo est particulier pour une société cotée de votre taille. Comment souhaiteriez-vous le voir évoluer ? Tenez-vous à rester coté en Bourse ?

"Le groupe WPP est actionnaire d’HighCo depuis 20 ans maintenant. Mark Read, son nouveau CEO, a réalisé depuis un an une revue profonde de ses participations, avec à la clé près d’un milliard d’euros de cession. Nous ne connaissons pas leurs intentions, nous savons juste qu’un des deux représentants de WPP au Conseil de Surveillance d’HighCo a changé, nous le rencontrerons lors du prochain Conseil, en décembre. Il est clair que nous aimerions, en tant que fondateurs ou dirigeants de HighCo depuis vingt voire trente ans, détenir une participation plus importante au capital que les 5,5% aujourd’hui détenus. Les rachats d’actions sur le marché par l’entreprise vont se poursuivre, pour environ un million d’euros en 2019. Une partie de l’autocontrôle, environ 2% sur 7%, a vocation à nourrir un plan d’actions gratuites, mais cela reste modeste. Le solde, 5%, a vocation à faciliter la réalisation de croissance externe, de tout type de taille. Quant à la Bourse, puisque nous y sommes, nous jouons le jeu !".