Le candidat du Parti social-libéral, nostalgique déclaré de la dictature militaire de 1964-1985, part largement favori face à son adversaire du Parti des travailleurs Fernando Haddad, crédité de 29% des voix, mais le second tour, le 28 octobre, devrait profondément diviser le pays.

Dans les premiers échanges, l'indice Bovespa de São Paulo gagnait près de 3,5%, pour revenir à un plus haut depuis la mi-mai.

En Europe, deux fonds indiciels iShares MSCI Brazil cotés à Londres s'adjugeaient respectivement 11,4% et 6,5% tandis que l'ETF Xtrackers MSCI s'octroyait 10%.

Le certificat de dépôt de la compagnie pétrolière Petrobras coté à Francfort s'envolait pour sa part de plus de 12%.

De son côté, le réal, la devise brésilienne, s'octroyait près de 3% à 3,75 pour un dollar peu après l'ouverture des transactions.

"Bolsonaro étant considéré comme un candidat favorable aux marchés ("market-friendly"), la parité USD/BRL devrait (...) revenir vers notre objectif à six mois qui est de 3,60", écrivent les analystes de Goldman Sachs dans une note.

Le réal avait clôturé à 3,8406 pour un dollar vendredi.

"Il y aura un rally puissant des actifs brésiliens aujourd'hui pour intégrer la quasi-certitude que Bolsonaro sera le prochain président du Brésil", confirme Edwin Gutierrez, responsable de la dette souveraine des marchés émergents chez Aberdeen Standard Investments à Londres.

"Ce sera déjà un mouvement de soulagement en réaction au fait que le candidat de gauche Haddad, dont le programme n'aurait pas aidé le Brésil à sortir du trou, ne sera très certainement pas élu."

Surnommé par certains observateurs le "Trump brésilien" à cause de ses penchants nationalistes et de son discours anti-établissement, Bolsonaro a surfé sur la colère des électeurs contre la corruption de la classe politique et l'insécurité. Sa promesse d'assouplir le contrôle des armes à feu a rencontré un vaste écho dans un pays, le cinquième plus peuplé du monde, qui a recensé 63.880 morts violentes, un record, en 2017.

La campagne pour le deuxième tour risque toutefois d'être agitée et Goldman Sachs prédit une forte volatilité de la devise avant et après le second tour.

(Marc Jones, Véronique Tison pour le service français, édité par Blandine Hénault)

Valeurs citées dans l'article : Ibovespa, US Dollar / Brazilian Real (USD/BRL)