À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,93% à 5.059,09 points et à Londres, le Footsie britannique a perdu 0,74%. La baisse a été plus marquée encore pour le Dax allemand (-1,77%), pénalisé par le plongeon d'Infineon.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,10%, le FTSEurofirst 300 a cédé 0,82% et le Stoxx 600 s'est replié de 1,01%, revenant à son plus bas niveau en clôture depuis la fin octobre.

Le contexte général de marché reste peu favorable à la prise de risque avec des craintes persistantes sur l'impact des tensions commerciales sur la croissance mondiale, et en particulier sur celle de la Chine.

La nervosité domine sur le dossier du commerce sino-américain avant une rencontre très attendue à la fin du mois entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.

En Europe, les tensions sont loin de s'apaiser autour des deux sujets brûlants que sont le Brexit et le déficit budgétaire italien, ce qui pèse sur la livre sterling et l'euro face au dollar.

Les doutes vont croissants sur la capacité de la Première ministre Theresa May d'obtenir le feu vert du parlement et de Bruxelles sur un accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

De son côté, le gouvernement italien a jusqu'à mardi pour présenter un budget révisé à la Commission européenne, qui a rejeté son projet initial pour 2019.

Les difficultés de la banque Banca Carige, dont la cotation a été suspendue alors que plusieurs sources évoquent une recapitalisation, alimentent en outre la nervosité sur la péninsule italienne.

A ce contexte agité, se sont ajoutées de nouvelles inquiétudes autour d'Apple après des avertissements sur résultats de deux de ses fournisseurs. Ces annonces, couplées avec les prévisions prudentes d'Infineon, ont favorisé un mouvement général de ventes sur le compartiment technologique aux Etats-Unis et en Europe.

A WALL STREET

L'indice Nasdaq composite, à dominante technologique, chute de 2,6% à la clôture des marchés en Europe, alors qu'Apple lâche 4,63%. Le S&P 500 du secteur de la tech recule de 3,26%.

Le Dow Jones abandonne 1,75% et le S&P 500 recule de 1,58%.

VALEURS EN EUROPE

Le décrochage d'Apple a nourri les dégagements sur le segment technologique, déjà plombé par le repli d'Infineon (-7,83%). En dépit de résultats solides, le groupe allemand a inquiété les investisseurs avec des commentaires prudents sur les perspectives économiques.

Les fournisseurs européens d'Apple ont aussi été lourdement sanctionnés : AMS a décroché de 22,41% à Zurich et STMicroelectronics a lâché 6,69% à Paris.

L'indice Stoxx de la tech a ainsi perdu 3,70%, de loin la plus forte baisse sectorielle en Europe.

Le compartiment des biens de consommation personnelle a abandonné quant à lui 2,13% avec la chute de British American Tobacco (-10,62%) et Imperial Brands (-2,18%). Des informations de presse ont rapporté que les autorités américaines de la santé avaient l'intention de durcir l'encadrement des ventes de cigarettes menthol et de cigarettes électroniques aux Etats-Unis.

Seul secteur à surnager, le compartiment du pétrole et gaz a avancé de 0,11%, dans le sillage du rebond des cours du brut.

PÉTROLE

Les cours du pétrole profitent de l'annonce par l'Arabie saoudite d'une réduction de sa production le mois prochain, une mesure qui vise sans doute à endiguer la rechute du prix du baril après la forte baisse subie ces dernières semaines.

Le Brent gagne plus de 1%, à 71,10 dollars le baril. Au même moment, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'échange à 60,85 dollars le baril, en hausse de 1,1%.

CHANGES

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, gagne 0,6%, à un plus haut depuis la fin juin 2017. Il profite des difficultés de l'euro et de la livre sterling avec les tensions politiques en Europe ainsi que du contexte d'aversion au risque généralisé.

Le dollar gagne 0,75% face à l'euro, qui retombe sur le seuil de 1,1250 dollar, et il prend 0,9% face à la livre sterling, qui efface ses gains enregistrés depuis le début du mois.

TAUX

Le regain d'aversion au risque a favorisé un retour des investisseurs sur les obligations souveraines, hormis celles de Rome. Le rendement italien à 10 ans a pris près de sept points de base, à 3,466%, en raison des tensions croissantes entre le gouvernement italien et la Commission européenne sur les finances publiques de l'Italie et des inquiétudes entourant le sort de Banca Carige.

Parallèlement, le rendement du Bund allemand de même échéance est retombé à 0,396%, ce qui a porté le "spread" avec le taux italien jusqu'à plus de 308 points de base, à un plus haut depuis le début du mois.

Le marché obligataire américain est fermé en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.

A SUIVRE MARDI :

Les investisseurs seront attentifs à la publication à 10h00 GMT de l'indice Zew du sentiment des investisseurs allemands en novembre. Côté entreprises, de nouvelles publications de résultats sont attendues en Europe (EDF, Bayer, Mediaset), tandis que la saison touche à sa fin aux Etats-Unis avec les groupes de distribution en ligne de mire.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault