par Laetitia Volga

Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes ouvertes ce vendredi progressent à mi-séance, portées par les signes d'amélioration des relations entre la Chine et les Etats-Unis en attendant le rapport sur l'emploi américain pour le mois d'avril.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,85% à 4.539,79 points vers 10h45 GMT et à Francfort, le Dax prend 1,05%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 s'adjuge 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,67% et le Stoxx 600 de 0,7%.

Les marchés britanniques sont fermés, la journée étant fériée au Royaume-Uni et en France. Les volumes sur le CAC 40 ne représentent à la mi-journée que 12,3% de leur moyenne quotidienne des trois derniers mois.

A New-York, les futures sur indices signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'au moins 1%.

La Bourse de New York a terminé dans le vert jeudi soutenue par de bons résultats d'entreprises et la perspective d'une reprise progressive de l'activité économique. Le Nasdaq Composite a ainsi effacé ses pertes depuis le début d'année alors que l'indice à forte coloration technologique était en baisse de plus de 20% à la fin mars.

La tendance positive devrait donc se poursuivre ce vendredi. Les principaux négociateurs chinois et américains sur le commerce ont eu vendredi un entretien téléphonique lors duquel ils sont convenus de collaborer pour faciliter la mise en application de l'accord commercial de "phase 1" signé en janvier.

"La menace d'une rupture des négociations est évitée pour le moment bien que Donald Trump continue bien sûr de lier la propagation de l'épidémie à la Chine. Mais au moins du point de vue commercial, il semble que les parties prenantes ont calmé le jeu", a déclaré Jeremy Stretch, analyste chez CIBC Capital Markets.

L'annonce est une source de réconfort avant la publication à 12h30 GMT par le département américain du Travail de son rapport mensuel sur l'emploi non agricole qui devrait à nouveau illustrer l'ampleur des répercussions de la pandémie sur l'économie.

Le consensus Reuters prévoit 22 millions de postes détruits dans le privé en avril et un taux de chômage passant de 4,4% à 16%, des niveaux jamais vus.

Les investisseurs suivront par ailleurs la nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro sur les réponses à apporter à l'épidémie de coronavirus.

VALEURS EN EUROPE

ING (+4,38%) et Siemens (+5,31%) s'affichent parmi les plus fortes hausses en Europe après la publication de leurs résultats trimestriels.

A Paris, Technicolor gagne 2,61%, après avoir pris jusqu'à 11%, le groupe ayant aussi relativement bien résisté à la crise du coronavirus au premier trimestre.

TAUX

Signe de la prudence des investisseurs, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans est en légère baisse à 0,6196%.

En zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans se stabilise autour de -0,55%.

Le repli est net pour les rendements italiens. L'agence de notation Moody's doit donner dans la journée sa décision sur la note de crédit du pays, actuellement à "Baa3", soit un cran au-dessus de la catégorie spéculative.

"Nous ne nous attendons pas à une rétrogradation de la part de Moody's. Néanmoins, les inquiétudes des investisseurs concernant une possible dégradation en dessous de l'Investment Grade par une agence de notation devraient persister au cours du prochain trimestre", ont écrit les analystes d'UniCredit dans une note.

Le dix ans italien recule de plus de six points de base à 1,839%.

CHANGES

Avant le rapport mensuel sur l'emploi américain, le dollar (-0,13%) recule légèrement face à un panier de devises de référence.

"Les investisseurs abandonnent le dollar et se montrent plus enclins à rechercher des actifs plus risqués, en raison de la réouverture progressive de diverses économies dans le monde", a déclaré Ricardo Evangelista chez ActivTrades.

L'euro gagne à peine 0,1% à 1,084 dollar après avoir reculé la veille à un creux de deux semaines, affaibli par le jugement allemand sur le programme de rachat de dettes de la Banque centrale européenne (BCE).

Le dollar australien (+0,43%), sensible au commerce mondial, profite de l'accalmie des tensions entre les Etats-Unis et la Chine pour atteindre un pic d'une semaine.

PÉTROLE

Le rebond des cours du pétrole se poursuit alors que de nombreux pays ont commencé ou commencent à assouplir leurs mesures de confinement destinées à lutter contre la propagation du coronavirus, ce qui fait espérer une reprise de la demande.

Le baril de Brent est à 30 dollars (+1,77%) tandis que celui du brut léger américain (WTI) gagne 2,72%, au-delà de 24 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)