IAG prévoit désormais pour 2019 un bénéfice d'exploitation inférieur de 215 millions d'euros à celui de l'an dernier alors qu'il l'attendait auparavant à un niveau équivalent.

L'action IAG a perdu plus de 3,3% à l'ouverture des transactions à la Bourse de Londres. Le titre reculait encore de 1,8% vers 08h25 GMT, à 471,3 livres.

IAG, qui a enregistré un bénéfice de 3,49 milliards d'euros l'an dernier, a estimé l'impact financier des grèves des pilotes de British Airways à 137 millions d'euros. Il a évoqué un impact supplémentaire de 33 millions d'euros lié aux "menaces de grèves" des employés de l'aéroport londonien d'Heathrow.

IAG, qui fait face à la concurrence des compagnies à bas coût comme easyJet ou Ryanair, a également déclaré que ses réservations seraient pénalisées à hauteur de 45 millions d'euros sur ses segments low-cost.

British Airways a annulé début septembre 1.700 vols à destination et en provenance des aéroports londoniens de Heathrow et Gatwick.

Les pilotes de la compagnie britannique ont renoncé à une grève le 27 septembre afin de négocier. BA propose pour l'heure une hausse de salaire de 11,5% sur trois ans.

"Il n'y a pas eu de nouvelles discussions entre British Airways et la BALPA (syndicat des pilotes)", a dit la compagnie jeudi. "A l'évidence, tout nouvel arrêt de travail aurait un impact supplémentaire sur le bénéfice d'exploitation annuel d'IAG."

Le groupe, qui possède aussi les compagnies Iberia, Aer Lingus et Vueling, prévoit que son revenu unitaire par passager baissera légèrement à changes constants alors qu'il le voyait stable jusqu'à présent.

Il a également revu en baisse sa prévision annuelle de croissance de ses capacités, à environ 4% contre 5% précédemment.

Avant cet avertissement sur résultats, IAG avait livré il y a près de deux mois des perspectives optimistes pour la croissance de son chiffre d'affaires en Amérique du Nord.

Dans son communiqué diffusé jeudi, le groupe se montre plus prudent pour l'horizon 2020.

"Un certain nombre de compagnies aériennes, les plus faibles, disparaissent ou réduisent de manière importante leurs capacités. A ce stade, nous prévoyons toujours que 2020 sera pour nous une année de croissance mais le taux de croissance que nous chercherons à atteindre sera plus bas que ce que nous avions précédemment indiqué", a déclaré IAG à des analystes lors d'une conférence téléphonique.

(Tanishaa Nadkar à Bangalore; Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)