Paris (awp/afp) - Ipsen, troisième groupe pharmaceutique français, est tombé dans le rouge en 2019 et revu à la baisse ses perspectives à horizon 2022, en raison de la dépréciation du palovarotène, une molécule phare de sa stratégie.

La perte nette s'est établie à 50,2 millions d'euros l'an dernier (53,4 millions de francs suisses), pour des ventes en hausse de 15,8%, ou de 14,8% à taux de change constants, à 2,57 milliards d'euros, a précisé l'entreprise jeudi dans un communiqué.

Les analystes interrogés par le fournisseur de services Factset tablaient sur un bénéfice en hausse à 478 millions d'euros.

Sa rentabilité, mesurée par la marge opérationnelle des activités, a progressé en se hissant à 30,4% des ventes contre 29,7% en 2018.

Pour 2020, le groupe vise une croissance de ses ventes supérieure à 6% à taux de change constants, ainsi qu'une marge opérationnelle des activités d'environ 30%.

Le groupe a revu ses perspectives à la baisse pour 2022, sous le coup de la dépréciation de sa molécule palovarotène, acquise début 2018 en rachetant la biotech canadienne Clementia, pour 1,3 milliard de dollars.

Or, Ipsen a d'abord dû suspendre une partie des essais cliniques sur cette molécule en décembre, avant d'annoncer la suspension de tous les essais courant janvier.

Pour son résultat opérationnel, Ipsen a enregistré une perte de valeur à hauteur de 668,8 millions au titre du palovarotène, indique-t-il jeudi.

Par conséquent, Ipsen, qui tablait sur un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros ainsi qu'une marge opérationnelle de ses activités supérieure à 32% des ventes dans deux ans, prévoit désormais des ventes à 2,8 milliards d'euros et une marge à 28% des ventes.

Les ventes l'année passée ont été dopées par sa médecine de spécialité (+17,2% à taux de change et périmètre constants) à 2,3 milliards d'euros.

Indiqué contre les tumeurs neuroendrocrines, son médicament vedette Somatuline a généré à lui seul plus de 1 milliard d'euros (+18,3% sur un an).

La plupart des médicaments de spécialité du groupe sont également en forte croissance, comme ses nouveaux anticancéreux Cabometyx (+63,5% à 242,2 millions d'euros) et Onivyde (+16,9% à 134,7 millions).

L'antispasmodique Dysport voit ses ventes atteindre 388,3 millions d'euros, en hausse de plus de 10% d'une année sur l'autre.

A l'inverse, la division de santé familiale d'Ipsen reste à la peine (-1,2% à périmètre constant) à 276,8 millions d'euros.

afp/al