Zurich (awp) - Julius Bär satisfait les investisseurs mardi, dopé par la forte hausse de sa marge brute sur les douze derniers mois, ceci malgré la baisse accentuée de ses actifs sous gestion et dans une moindre mesure de l'afflux d'argent frais au cours des quatre premiers mois de 2020. Le marché de son côté s'est montré beaucoup plus frileux, malgré le rebond des prix du pétrole, la création d'un fonds de relance européen et la poursuite du déconfinement.

A 11h00 la nominative Julius Bär continuait de se positionner en tête du marché, devançant largement les autres valeurs cotées sur le SLI, en bondissant de 4,3% à 38,52 francs suisses, alors que l'indice SLI ramait loin derrière, ne gagnant que 0,41%.

Dans leurs premières réactions, les analystes ont été surpris en bien par l'élan de la marge brute. Ce ne fut pas le cas d'UBS qui dans son évaluation estime que les attentes du marché étaient clairement trop faibles.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) estime qu'en termes de marge opérationnelle et d'efficience Julius Bär a créé d'excellentes surprises mais que l'enthousiasme pour l'afflux d'argent frais en revanche est lui beaucoup plus limité. La question clé qu'il faut désormais se poser c'est où l'activité des clients va se stabiliser après ce mois de mars exceptionnel.

A la lumière de l'analyse technique réalisée par ZKB, les graphiques montrent que dans le contexte actuel Julius Bär peinera probablement à surperformer de manière claire et nette le marché, même si la valeur de l'action n'est pour l'heure pas vraiment exubérante. Mais pour aujourd'hui, mardi, ZKB prévoit, une réaction positive du titre surtout si l'indice SPI était lui aussi amené à reprendre des couleurs. ZKB maintient le titre avec une recommandation "neutre", en partie à cause du niveau plutôt modéré de l'afflux d'argent frais et de l'incertitude générale qui règne sur le marché.

Credit Suisse note que le plan de restructuration de Julius Bär semble désormais sur la bonne voie. Les banques suisses sont bien positionnées par comparaison avec leurs concurrentes européennes.

Avis plus mitigé de Vontobel qui observe que bien que la marge brute plus élevée constitue le principal moteur de ces bons résultats, les frais d'exploitation, plus faibles, doivent eux aussi être considérés de manière positive. Mais attention avertit la banque des bords de la Limmat: le reste de l'exercice devrait être beaucoup plus difficile. Le recul des actifs moyens pourrait être sous l'influence d'une baisse des taux d'intérêt en dollars et d'une possible chute de l'activité des clients.

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