François Schott,

Agefi-DowJones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Dans un contexte incertain pour le secteur du luxe, le marché salue la confiance affichée par Kering pour 2020. Le groupe est parvenu à tempérer les craintes de la communauté financière sur l'épidémie de coronavirus : il compte poursuivre sa croissance organique cette année alors que ses ventes et sa rentabilité ont battu de nouveaux records en 2019.

A 16h00, l'action Kering bondissait de 5,3% à 592,30 euros.

Après un bon mois de janvier, Kering observe depuis dix jours une "forte baisse" de son activité en Chine continentale et s'attend à un impact en Europe de l'Ouest, où les touristes chinois constituent habituellement une part importante de la clientèle.

"Il est trop tôt" pour évaluer l'impact de l'épidémie sur les résultats du groupe, a toutefois indiqué François-Henri Pinault, le président-directeur général de Kering, lors de la présentation des résultats 2019. Le dirigeant table sur un "rebond rapide" de la demande chinoise au cours des prochains trimestres, à l'image de ce qui s'était produit en 2003 lors de l'épidémie de SRAS.

"L'environnement particulièrement incertain qui prévaut à l'heure actuelle ne remet toutefois pas en cause les fondamentaux de Kering sur le marché du luxe", a également indiqué François-Henri Pinault.

La marge opérationnelle grimpe à 30,1%

"Les résultats de Kering au quatrième trimestre confirment la dynamique soutenue de ses maisons de luxe, toutes les marques affichant une croissance de leur chiffre d'affaires légèrement supérieure aux attentes", commentent les analystes de JPMorgan.

Sur l'ensemble de l'exercice écoulé, le propriétaire des marques Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta a vu son chiffre d'affaires progresser de 13,3% à taux de change constants, à 15,88 milliards d'euros. Cette progression "s'appuie sur une croissance significative dans toutes les zones géographiques", a précisé Kering.

Gucci, la marque phare du groupe qui compte pour plus de 80% de ses bénéfices, a poursuivi sa forte croissance en Asie et en Europe tout au long de l'année, et a redressé la barre en Amérique du Nord au quatrième trimestre, après deux trimestres consécutifs de recul. Ses ventes sont ressorties à 9,6 milliards d'euros en 2019, en hausse de 13,3% à taux de change constants. Les ventes d'Yves Saint Laurent ont pour leur part progressé de 14,4% en donnés comparables, à 2,05 milliards d'euros, tandis que Bottega Veneta a renoué avec la croissance, de 2,2% à 1,16 milliard d'euros.

Le résultat opérationnel courant de Kering a atteint 4,78 milliards d'euros en 2019, en hausse de 19,6%. Il fait ressortir une marge opérationnelle de 30,1%, contre 29,2% en 2018. Le résultat net, part du groupe, a diminué à 2,31 milliards d'euros, après 3,69 milliards en 2018 en raison notamment d'une charge exceptionnelle de 1,25 milliard d'euros liée au règlement du contentieux fiscal de Gucci en Italie.

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes anticipaient en moyenne un chiffre d'affaires de 15,81 milliards d'euros sur l'année, un résultat opérationnel de 4,73 milliards d'euros et un bénéfice net de 3,05 milliards d'euros.

Fort de ses résultats, Kering a relevé son dividende de 10%, le faisant passer à 11,5 euros par action au titre de 2019.

Pas d'acquisition sur la table

Interrogé sur d'éventuelles acquisitions, François-Henri Pinault a affirmé n'avoir aucun projet à l'étude. "Nous n'avons pas de projet actif", mais Kering reste à l'affût d'opportunités pour compléter son portefeuille de marques, a indiqué le dirigeant.

Le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, a de son côté affirmé que la "priorité" du groupe était le développement de ses marques actuelles, car "c'est de loin la croissance la plus rentable devant nous".

Des spéculations sur un rachat du fabricant de doudounes italien Moncler par Kering avaient agité les investisseurs à la fin 2019, mais les deux groupes avaient ensuite démenti ces rumeurs.

En l'absence de fusions-acquisitions transformantes pour Kering, "la question de savoir si Gucci peut entrer dans une phase de croissance plus régulière et se transformer en attrayante 'machine à cash' sera déterminante pour le dossier", a commenté Citi. Les analystes de la banque américaine faisaient ainsi référence au fait que la croissance de Gucci est descendue de 36,9% en 2018 à 13,3% l'an dernier.

Compte tenu de la dépendance de Kering à sa marque phare, les analystes surveilleront attentivement l'évolution de sa croissance organique trimestre après trimestre.

-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV - ECH

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