Zurich (awp) - Le groupe de luxe français Kering, récemment épinglé par le fisc italien avec qui il a conclu un "accord" de 1,25 milliard d'euros pour une évasion avoisinant les 14,5 milliards, va transférer en Italie les activités de logistique jusqu'ici déployées par sa filiale helvétique Luxury Goods International (LGI). A terme, le Tessin pourrait perdre son plus gros contribuable.

Selon la RSI, le transfert devrait se dérouler progressivement sur une période de deux ans. Quelque 300 postes de travail sont concernés, essentiellement occupés par des travailleurs frontaliers, sur les quelque 800 que compte le groupe dans le canton italophone. Sollicité mercredi par AWP, le propriétaire de Gucci n'était pas disponible dans l'immédiat pour confirmer l'information.

Les premières personnes touchées par ces mesures seront les employés administratifs liés à la logistique du site de Candempino, où 150 postes avaient déjà été supprimés en octobre dernier. Ensuite viendront les sites de Sant'Antonino, Bioggio et Vezia.

S'il se confirme, le transfert des activités logistiques de Kering en Italie aura de lourdes conséquences sur les finances tessinoises. Le manque à gagner pour les caisses cantonale et communales est estimé à 50 millions de francs suisses, auxquels s'ajoutent 30 millions pour la Confédération.

Ironie du calendrier, TicinoModa tenait mardi à Lugano son assemblée annuelle. La Regione rapporte qu'aucun des trois représentants de LGI au comité de l'association faîtière n'était présent, un signe jugé "préoccupant" par sa présidente, l'ex-conseillère d'État Marina Masoni, qui s'est toutefois voulue rassurante par rapport la pérennité du secteur de la mode et de la logistique au Tessin.

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