En 1833, Léon Pavin de Lafarge reprend la carrière familiale (fondée en 1749) en Ardèche, pour en faire une entreprise spécialisée dans les matériaux de construction. En 1864, Lafarge Frères participe à son premier chantier d’envergure internationale en livrant de la chaux pour la construction du canal de Suez. Depuis, la firme n’a fait que croître… du moins jusqu'à une période récente. L'histoire de Lafarge est émaillée de succès : numéro un français dès 1939, numéro un mondial des granulats en 1997, numéro un mondial du ciment en 2001… De controverses aussi, avec des activités controversées pendant la Seconde guerre mondiale ou plus récemment des accusations de complaisance envers Daech puisque la filiale syrienne est soupçonnée de financer différents groupes armés dont l’Etat islamique. L’enquête est encore en cours.

Habituée des fusions-acquisitions, c’est suite au rachat du belge Coppée en 1980 que Lafarge Coppée rejoint le CAC 40 le jour de sa création, le 31 décembre 1987. L'entreprise n'a plus quitté l'indice depuis, même si elle a changé de nom en 2015 après la fusion avec le suisse Holcim, son dauphin sur le marché mondial. Désormais installée à Jona, LafargeHolcim a pour place de cotation principale Zurich.

Sa sortie du CAC 40 n’était pas vraiment une surprise, puisque la Société Générale avait cité il y a quelques jours Sodexo et LafargeHolcim comme "favoris" pour quitter l’indice. En cause : son classement trop lointain en termes de volumes d'échanges à Paris. Avant le rapprochement avec Holcim, le parcours de Lafarge en bourse a été plutôt chaotique : l’action valait 119,20 euros en juillet 2007 contre seulement 22,30 euros début 2009, juste après la crise. Elle s’échange aujourd’hui à 44,8 euros, à quelques jours de sa sortie du CAC40, après 31 ans de présence.