Genève (awp) - Le fabricant de composants électroniques Lem n'a pas été épargné par les difficultés au cours de son exercice 2019/20, clos à fin mars. Après l'impact du conflit commercial sino-américain, le coronavirus est venu mettre son grain de sel en Chine, où le groupe est très présent. Les résultats dépassent les attentes, malgré un dividende réduit. L'incertitude demeure pour 2020/21.

Le chiffre d'affaires annuel s'est contracté de 4,2% sur un an à 307,9 millions de francs suisses, indique Lem mardi. Les deux divisions Industry (-3,9%) et Automotive (-5,3%) ont subi un recul. Les activités liées au secteur automobile ont même chuté de 14% entre janvier et mars.

Dans un commentaire, la banque Vontobel souligne que la baisse annuelle du segment Automotive est cependant moins forte que celle du marché dans son ensemble.

Un nouveau front s'est ouvert au quatrième trimestre avec le Covid-19. "Notre activité en Chine a rapidement décliné mais a repris tout aussi rapidement après que nous avons eu la possibilité de rouvrir nos usines", explique à AWP le directeur général Frank Rehfeld. Fin mars, les capacités étaient à nouveau à 100% dans l'Empire du Milieu.

Lem est très exposé à la Chine, un pays qui assure 60% de la production du groupe et où celui-ci réalise 32% de ses recettes. Le confinement dès février a laissé des traces. "L'impact financier au quatrième trimestre est estimé entre 5 et 10 millions de francs suisses", selon le directeur financier Andrea Borla.

Avant même l'éclatement de la pandémie, le groupe avait lancé un projet d'usine en Malaisie destiné à réduire cette présence. "A terme, la production en Chine représentera moins de 50% de l'ensemble", explique le patron du groupe.

En 2019/20, les entrées de commandes ont atteint 322,4 millions, en hausse de 0,6%. Un déclin est à constater au dernier trimestre (janvier-mars), très compliqué pour Automotive (-10,3% entre janvier et mars).

Pour l'exercice décalé, le rapport entre les nouveaux contrats pris et les facturations ("book-to-bill") s'est fixé à 1,05% contre 1,00% douze mois auparavant.

Liquidités suffisantes

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a chuté de 10% à 58,3 millions, tandis que le bénéfice net s'est envolé de 16% à 60,7 millions, gonflé par un effet fiscal unique de 14 millions.

En raison des incertitudes liées à la crise du coronavirus, le conseil d'administration propose un dividende de 40 francs suisses par action, raboté par rapport aux 42 francs suisses distribués au titre de 2018/19.

Pour le directeur financier, cela ne doit pas soulever des inquiétudes au sujet des liquidités du groupe. "La baisse de 42 à 40 francs suisses constitue un grand signe de confiance dans Lem. Nous avons dégagé un résultat assez fort ces douze derniers mois, surtout en ce qui concerne le flux de trésorerie" disponible, de 58,9 millions (+52%) à fin 2019.

Chiffre d'affaires, Ebit et bénéfice net dépassent les prévisions du consensus AWP. Le dividende était attendu en moyenne à 43,67 francs suisses.

Les dirigeants n'ont pas souhaité fournir davantage de précisions sur l'exercice 2020/21, estimant qu'il est trop tôt. Des objectifs annuels seront détaillés au moment de la publication des résultats semestriels.

Pour Frank Rehfeld, les difficultés vont se poursuivre mais des tendances positives sont aussi à constater. "En Chine, les subventions pour les véhicules électriques ont été prolongées. Nous constatons que les investissements pour doper les technologies renouvelables progressent. (...) Les perspectives ne sont pas seulement sombres et difficiles."

En l'état, la direction maintient ses projets en cours, notamment la construction de l'usine en Malaisie. Les investissements en recherche et développement représenteront toujours 8 à 10% du chiffre d'affaires.

A la Bourse, l'action Lem a terminé en hausse de 9,5% à 1240,0 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,43%.

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