Les pays membres de l’OPEP et leurs partenaires se réunissent le 22 juin prochain à Vienne pour réviser leur objectif de limitation de la production. Le cartel et d’autres pays non membres, dont la Russie, se sont engagés depuis 2016 à respecter des quotas afin de désengorger le marché pétrolier. A ce jour, les résultats tant espérés, que ce soit au niveau du prix du baril (en progression de 13% depuis le 1er janvier), que du niveau des stocks mondiaux (qui tendent vers leur moyenne à 5 ans), incitent certains membres à augmenter leur offre dès le troisième trimestre.

Néanmoins, cette proposition divise profondément les membres de l’organisation pétrolière. Si l’Arabie Saoudite et la Russie prônent en faveur d’un assouplissement des quotas, certains pays ont en revanche tout à perdre dans cet accord qui pourrait peser sur les cours. C’est notamment le cas de l’Iran et du Venezuela, qui ne sont pas capables d’augmenter leurs extractions. En effet, Téhéran fait face aux sanctions US, pénalisant les exportations perses, tandis que Caracas demeure toujours dans une impasse économique, qui broie petit à petit son industrie pétrolière. Les opérateurs restent ainsi extrêmement attentifs à ces divergences, qui apportent leurs lots d’incertitude quant à la capacité de l’OPEP à discipliner ses membres.

Du côté des schistes américains, malgré une croissance de la production révisée à la baisse par l’EIA en 2019 (à 11,76 mbj versus 11,86 mbj), l’offre américaine progresse nettement pour atteindre un record à 10,8 mbj. Les producteurs américains profitent ainsi de l’appréciation des cours pétroliers pour mettre en activité de nouveaux forages, à l’image de l’indicateur avancé de Baker Hughes, qui culmine à 863 unités, son plus haut niveau depuis mars 2015.

D’un point de vue technique, en données hebdomadaires, la ligne des 80 USD a entrainé des prises de bénéfices, actant un mouvement de consolidation au sein d’une tendance de fond qui demeure solidement haussière. A ce titre, la moyenne mobile à 20 semaines constitue le garde-fou de ce trend haussier, que les acheteurs devront impérativement sauvegarder sous peine de subir une correction plus profonde en direction des 66 USD.