L’OPEP et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont conjointement corrigé leur prévision de croissance de la demande de pétrole en 2020 pour tenir compte des impacts économiques du coronavirus. Force est de constater que ces révisions sont significatives, l’OPEP abaissant sa prévision de croissance de 19% tandis que l’AIE sabre sa prévision de 30% L’Institution s’attend par ailleurs à une aggravation de l’excédent pétrolier (différence entre l’offre et la demande mondiale) puisqu’en parallèle, le pétrole coule à flot aux Etats-Unis, dont la production évolue sur des records historiques à 13 millions de barils par jour (mbj). Plus récemment, l’Agence américaine de l’énergie (EIA) a aussi ajusté ses prévisions de demande, une correction semblable à celles de l’OPEP et de l’AIE.

Prévisions de l'OPEP, de l'AIE et  de l'EIA sur la croissance de l'offre non OPEP (à gauche) et sur la demande mondiale (à droite)

Dans ce cadre, le marché s’en remet à la politique de l’OPEP+ pour soutenir les prix. Le cartel élargi a pris connaissance le 6 février dernier de la proposition du Joint OPEC Technical Committee (JTC) d’abaisser la production journalière de 600.000 barils par jour en réponse à l’expansion du coronavirus. La Russie se montre toujours évasive sur sa volonté à fournir de nouveaux efforts, une position faisant grimper la nervosité du côté des opérateurs si un consensus n'est pas trouvé.  La prochaine réunion de l'OPEP et de la Russie sera donc suivie de très près par le marché. Elle se déroulera le 5 mars prochain.